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« Je refuse d'être un bouc émissaire »
Procès BNA-Achour Abderrahmane
Publié dans El Watan le 22 - 06 - 2009

Coup de théâtre, hier, au tribunal criminel d'Alger où se déroule depuis mardi dernier le procès relatif à l'affaire de dilapidation des deniers de la BNA. Après avoir été confondu par ses associés, Achour Abderrahmane s'est défendu en accusant la BNA de lui avoir « imputé » la dilapidation de 21 milliards de dinars « pour couvrir un trou de 40 milliards de dinars qu'elle traîne depuis les années 1990 ».
Durant les deux heures au cours desquelles il a été auditionné, Achour Abderrahmane s'est défendu de manière très intelligente. Il met tout sur le dos des banquiers parce que, selon lui, ces derniers ne l'ont jamais informé du fait que les chèques étaient sans provision. Il commence par préciser qu'il n'a pas pu obtenir les 1957 chèques sans provision cités par l'expertise. « Je ne suis pas responsable de cette affaire », dit-il. Selon lui, toutes les sociétés dont il est actionnaire ou propriétaire « existent et activent sur le terrain ». Le président revient sur l'encaissement des chèques sans provision, mais l'accusé ne cesse de répéter qu'il n'est pas responsable. « Personne ne m'a restitué mes chèques faute de solde dans mes comptes », déclare-t-il. Le président lui rappelle les propos du directeur de l'agence de Cherchell à l'audience, selon lesquels ses chèques étaient sans provision. Achour conteste en affirmant que la banque ne l'a pas informé. Le président : « Expliquez-nous ces mouvements de milliards de dinars entre vos comptes. » L'accusé : « C'est le chiffre d'affaires de mes sociétés. Je vois que les responsables de la banque se renvoient la balle entre eux comme s'ils étaient dans un match de rugby. Je ne suis pas censé connaître la procédure, mon rôle se limite à déposer le chèque. Ce qui se passe à l'intérieur de la banque ne me concerne pas. Lorsque j'ai vu l'expertise au Maroc, un expert marocain m'a dit ‘si votre banque fonctionne de telle sorte, c'est extrêmement grave' et il faut s'attendre au pire », affirme Achour. Le président revient à la charge et lui fait savoir que ses chèques étaient encaissés sans attendre l'avis de sort.
« Je ne suis pas au courant. De plus, il s'agit d'encaissement et pas d'escompte, comment la banque peut -elle subir un préjudice ? » Le juge l'interroge sur ses relations avec Aïnouche Rabah, son associé, et lui fait remarquer que ce dernier l'a impliqué du fait qu'il était chargé des finances et de la gestion des comptes. Achour se défend en déclarant qu'il n'a pris aucun sou. « Vous avez entendu ici même le directeur de la comptabilité déclarer que mes comptes étaient bien équilibrés et que je n'avais aucun problème avec la banque », souligne-t-il, avant d'être interrompu par le président. « Le directeur a dit que les procédés utilisés pour prendre l'argent étaient diaboliques », lui répond-il. Il se retourne vers le directeur pour le confronter aux propos de Achour. Il lui demande ce que faisait la photocopie du passeport du directeur du réseau régional de Blida dans ses documents. Achour explique que « c'était juste pour l'aider à avoir une réservation d'hôtel pour un visa ». Pour ce qui est du numéro de téléphone de Belmiloud, le directeur de l'agence de Cherchell, remis à Aïnouche, il affirme que c'est Settouf Djamel, son beau-frère, qui le lui a donné. « Ce sont ces relations qui ont permis la dilapidation des 21 milliards de dinars », fait remarquer le président.
Interrogé sur les biens qu'il possède, Achour reste très évasif. Il parle d'abord de ses sociétés, mais le juge lui fait savoir qu'il veut connaître ses biens personnels, immobiliers et fonciers. « Je n'ai pas de maison », affirme-t-il. Le juge : « Pourquoi avez-vous acheté un appartement au Maroc au nom de votre femme ? » L'accusé : « Pour assurer une résidence à mon épouse et à mes enfants. » Sur le contentieux qu'il avait avec l'agence BNA de Aïn Benian, Achour explique l'avoir assaini en 2003, précisant que dans cette affaire, la banque a déposé une plainte contre l'agence et non contre lui. « Je suis commerçant, ce qui se passe à l'intérieur des agences ne me concerne pas… » Le juge : « Où sont les 21 milliards de dinars ? » L'accusé : « C'est mon chiffre d'affaires de 2004 et 2005. J'ai émis des réserves sur l'expertise parce qu'elle était orientée. Je ne pouvais encaisser des chèques sans provision alors que mes comptes étaient créditeurs au 31 décembre 2005. L'expertise fait état de chèques qui n'existent même pas et d'autres que je n'ai pas vus. Les états de mouvements qu'elle a étudiés ne correspondent pas à mon extrait de compte. Sur les 1957 chèques, 55 seulement sont présentés. Où sont passés les autres ? Ce sont des pièces à conviction, je voudrais les voir pour les discuter. »
L'accusé rappelle les révélations d'un commissaire aux comptes de la BNA, lors de l'instruction, selon lesquelles la banque accusait un trou de 40 milliards de dinars qu'elle traîne d'année en année. « Et vous avez entendu ici même le PDG dire qu'en 2005, ce montant a pu être ramené à 33 milliards de dinars. Je refuse d'être utilisé comme bouc émissaire. Ils m'ont donné des armes pour me défendre. C'est un détournement fictif. J'ai subi quatre contrôles fiscaux et d'autres enquêtes sur l'origine de mes fonds, mais rien n'a été trouvé. Mes sociétés sont présentes sur le terrain et 5 d'entre elles sont sous séquestre judiciaire », déclare Achour, avant d'être interrompu par le juge qui lui rappelle les propos de ses associés qui l'ont confondu. L'accusé répond : « Ils ont peur, mais moi je n'ai peur de personne. » Interrogé sur le fait que les bénéficiaires et les émetteurs de chèques soient les mêmes sociétés, il déclare : « Ce sont des personnes morales, des sociétés qui ont des activités. » Sur le fait de recourir à chaque fois à des personnes pour créer de nouvelles sociétés, l'accusé estime qu'il avait besoin d'employés et d'associés pour élargir son champ d'activité du fait des importants marchés en sous-traitance qu'il décrochait avec des sociétés publiques et étrangères, notamment turques et chinoises. « Je n'ai pas besoin d'avoir de grandes usines pour travailler. C'est cela, la modernisation », réplique-t-il.
L'accusé ne mâche pas ses mots quand il répond au procureur général qui tente de le confondre avec des questions pièges. Il préfère crier, à qui veut l'entendre, la nécessité de lui remettre les 1957 chèques objet du scandale. Il reconnaît néanmoins qu'il gère des comptes par procuration en plus des siens. « Pourquoi recourir aux procurations ? », lui demande le procureur général. L'accusé : « Je suis un homme d'affaires. » Le magistrat rétorque : « Un homme d'affaires qui a des Mercedes ne gère pas des motos, comme l'a dit votre associé Aïnouche. Vous aviez National A+, puis vous avez créé les sociétés champignons… » Achour explique : « Ces entreprises existent et elles avaient des activités réelles sur le terrain. » Le procureur général revient à la charge en lui faisant remarquer que lorsqu'un homme d'affaires élargit ses sociétés, c'est pour faire face à plus grand que lui, « mais vous, c'est pour affronter qui ? » Achour conteste et déclare qu'aucune de ses sociétés n'a fait de dépôt de bilan et qu'en plus, il avait des marchés qui dépassaient le milliard de dinars. Le magistrat l'interroge alors sur la destination des 21 milliards, mais Achour persiste à nier avoir pris une telle somme. « Je suis un client lourd pour la banque », ajoute-t-il, avant d'être stoppé net par le magistrat qui lui dit : « Vous êtes lourd par votre intelligence. » « Comment peuvent-ils me payer alors que je n'avais pas d'argent, comme ils le disent ? », demande Achour. Et le procureur de lui lancer : « Parce qu'il y avait une complicité. » Achour : « Je ne peux croire que la BNA réagit pour 20 DA de volés et non pas pour 21 milliards de dinars. » Le président lui répond : « Oui, parce qu'ils vous ont couvert. »
Le procureur général lui demande de lui expliquer pourquoi les fonds de National A+ étaient déposés à Bouzaréah, puis transférés à Koléa sur le compte d'une autre société, d'où ils ont été encaissés. « C'est mon travail. Je suis gestionnaire de ces comptes. J'ai le droit de les mouvementer. Aucun de mes comptes n'est débiteur », souligne l'accusé. Le président appelle Settouf Djamel et lui demande s'il a retiré de l'argent de Koléa ; ce dernier confirme. Le procureur général l'interroge alors sur un chèque délivré par la société Les hôtels de Casinos, d'un montant de 98 000 euros, déposé dans une banque en France. « J'ai été avec deux étrangers dans un restaurant et l'un d'eux a joué et a gagné, mais il ne pouvait prendre le montant parce qu'il avait peur des impôts. Il m'a demandé de le mettre à mon nom puis de le lui restituer. » Le président : « Pourquoi avoir fui au Maroc ? » L'accusé : « Je n'ai pas fui ; j'ai quitté le pays par l'aéroport avant l'affaire. » Le juge : « Comme par hasard, Timidjar, directeur de Bouzaréah, et les autres sont aussi partis durant cette période et l'Algérie a été obligée de négocier votre extradition. » Achour : « Je ne voulais pas fuir à cause de cette affaire. Si je l'avais voulu, j'aurais été au Venezuela et j'aurais changé mon identité. Je ne serais pas resté là où j'ai une résidence … » Interrogé sur l'imprimerie achetée au Maroc, il révèle qu'il l'a acquise pour la somme de 350 000 dollars. Le président revient sur les sociétés de Achour et lui signifie qu'elles sont fictives, mais l'accusé conteste. Cependant un de ses associés, Badèche, appelé une seconde fois à la barre, déclare que certaines n'ont pas démarré.


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