Aujourd'hui, le niveau des soins assurés aux malades est insuffisant et des mesures urgentes pour le renforcement du personnel et des équipements s'imposent. Il n'est pas rare que des patients qui se présentent au pavillon des urgences soient dirigés vers le CHU de Tizi Ouzou, mieux fourni en matériel et en personnel. Même si des améliorations ont été constatées ces dernières années, l'hôpital de Aïn El Hammam, assurant la couverture sanitaire de près de deux cents mille habitants, est loin de répondre aux besoins de la population. Situé en zone montagneuse, difficile d'accès, il est souvent le seul espoir des malades graves, pour revenir à la vie. Malgré toute sa bonne volonté, le personnel en place ne peut, dans certains cas, que soulager la douleur des patients, avant leur évacuation. Combien de fois n'a-t-on pas vu des malades difficilement transportables, dirigés vers Tizi Ouzou, à cinquante kilomètres, pour un scanner. Le voyage dure une heure, au bas mot. C'est beaucoup et c'est peu en même temps si l'on considère que ce laps de temps, peut suffire pour sauver une vie. La durée de l'évacuation peut au contraire s'avérer fatale, aux grands blessés. Ce problème de transfert de malades se retrouve, au niveau du service de maternité qui fonctionne sans gynécologue depuis… plus de dix ans. Pour une région aussi isolée, l'absence de spécialiste angoisse les parturientes bien avant le terme. Sachant que, suivant les instructions, la présence d'un gynécologue est obligatoire, les sages-femmes ne procèdent qu'à des accouchements faciles. Les parturientes, jugées «à risques», sont évacuées (parfois, par leurs propres moyens) sur la clinique Sbihi de Tizi Ouzou. Plusieurs cas ont été redirigés vers des cliniques privées dont les prestations sont facturées à coup de millions. Toutes ces dépenses occasionnées aux contribuables seraient évitées si la direction de la santé et de la population se penchait, un peu plus sur cette région isolée et démunie. La population est en droit d'attendre les mêmes commodités offertes dans les autres régions qui, en plus des structures étatiques, disposent de cabinets privés de qualité. C'est sur ces particuliers que les malades se rabattent pour des échographies ou pour la fibroscopie. Il n'est pas rare que des malades hospitalisés, soient contraints de se rendre en ville pour des radios ou tout autre acte qui ne peut s'effectuer au sein de l'EPH, faute de matériel ou de personnel. Une population de plus de deux cents villages, dépend de cette structure qui, de par sa position stratégique, doit être dotée en matériel et en personnel capable, à tout instant de parer à toute éventualité.