Bien que certaines familles aient déjà plié bagages à destination des lieux de vacances, d'autres, par faute de moyens, n'ont de loisir que celui de roder dans les ruelles de la ville des Roses. La rue des Frères Chouiet, communément appelée la rue Abdellah, la rue du Bey, le marché des fruits et légumes, la placette Abane Ramdane et bien sûr le fameux marché Guessab connaissent, dès le début de l'après-midi et davantage durant les week-ends, un flux important de femmes et de jeunes filles venues y faire du « shopping ». Profitant de cette affluence importante, des commerçants clandestins n'hésitent pas à mettre, sous le nez de tout passant, diverses marchandises. A d'autres endroits, tels que la rue d'Alger, des penderies supportent des dizaines de vêtements qu'il faut écarter des bras afin de pouvoir progresser vers le produit recherché. A tous ces petits commerces, exercés dans l'anarchie, s'ajoute la vente d'un tas de produits à même les trottoirs, ces derniers étant ainsi détournés par des commerçants qui y exposent leur marchandises. Ce qui s'avère encore plus grave est le cas des produits cosmétiques et surtout alimentaires qui sont exposés à même le sol sous le soleil et à la poussière. Ne se souciant point des effets nocifs que peut induire cette absence d'hygiène, certains commerçants informels exposent même les baguettes de pain sur des étals de fortune ou dans des paniers complètement rouillés, juste en dessus des avaloirs complètement bouchés par des détritus. Au vu et au su des autorités locales, ce phénomène est quotidiennement vécu à la placette dite « des Pompes ». Ce qui est alarmant et aberrant, c'est surtout l'inconscience des citoyens qui achètent ces baguettes de pain au rique de leur santé et au bonheur de ces commerçants dont le nombre ne cesse de croître. Pourtant, à maintes reprises, il y a eu des actions entreprises afin d'éradiquer ces marchés qui poussent comme des champignons dans la ville et la wilaya de Blida, en général. Pourtant au début de l'année en cours, il y a eu une décision de la wilaya stipulant l'interdiction de toute occupation des voies publiques. Cette décision a été bafouée quelques jours après. Des citoyens déçus estiment que « les policiers sont devenus un peu trop gentils, et les faux commerçants n'hésitent pas à en profiter. » D'autres considèrent comme tout à fait normal de voir se développer ces pratiques, vu le chômage des jeunes qui ne cesse d'augmenter, mais aussi l'absence de formule de substitution, tels les marchés couverts qui font défaut à Blida. Quoi qu'il en soit, selon les données de la direction locale du commerce, quelque 22 marchés parallèles existent au niveau de la wilaya de Blida. Ces derniers regroupent plus de 2000 commerçants informels. Selon les services de la même direction, plusieurs marchés non sédentaires, dont le but est l'insertion des commerçants informels, « existent sur papier », dans les communes de Bouarfa, Ouled Yaïch, Bougara et Meftah. Seulement, leur réalisation concrète semble être renvoyée aux calendes grecques.