De source de la Banque de France, les stocks d'investissements directs étrangers (IDE) détenus par la France en Algérie en 2002, dernière année disponible, correspondent à 144 millions d'euros. Ils font de l'Algérie le 75e pays d'investissement français. Cependant, en termes de flux, il apparaît qu'en 2003, l'Algérie est devenue le 50e pays pour les IDE français avec 21 millions d'euros, comme en 2002 (68e rang). On apprendra que, compte tenu de l'amélioration de la situation sécuritaire et de l'ouverture de l'économie algérienne, le renforcement de la présence française en Algérie devrait se faire sentir davantage dans les prochaines années, notamment dans la grande distribution avec l'entrée des deux géants que sont Carrefour et Intermarché. Cela étant, l'on saura que l'accord de conversion de la dette entre la France et l'Algérie, signé à Alger le 17 décembre 2003, veut être à la fois un moyen d'alléger une partie de la dette de l'Algérie vis-à-vis de la France (61 millions d'euros), mais aussi un outil d'encouragement de l'investissement français en Algérie. Cette enveloppe a été portée à 288 millions d'euros dans le cadre de l'aide-mémoire sur le partenariat et le développement signé à Alger le 27 juillet 2004 entre les ministres français et algérien des Finances. Actuellement, on compte plus de 180 filiales d'entreprises françaises, dont 60% de bureaux de représentation, activant dans de nombreux secteurs, notamment l'agroalimentaire avec le groupe Danone dont, selon notre source, le chiffre d'affaires enregistre des taux de croissance exponentiels. Dans le même secteur, on retrouve également la fromagerie Bel qui, par le biais de sa filiale Bel Algérie, sous-traite auprès d'une société algérienne (Sarl Suprême) la fabrication et la commercialisation de ses produits. Elle envisage, selon nos informations, de racheter ce sous-traitant pour développer sa production localement et aborder le marché du Moyen-Orient ; et l'accord bilatéral de conversion de la dette en investissements sera utilisé pour cette opération. L'on saura que la société Lesaffre a confirmé son intention d'ouvrir, pour 2007, une usine de production de levure fraîche à Alger. Le montant de cet investissement serait de l'ordre de 20 millions d'euros. Lesaffre possède actuellement près de 50% de parts de marché en Algérie. Dans le secteur électrique, la filiale Schneider Electric Algérie, créée en 2000, avec une structure complète emploie plus de 70 personnes réparties sur quatre agences commerciales à Alger, Oran, Annaba et Hassi Messaoud. Le secteur pharmaceutique compte, pour sa part, la société mixte CEVA-Laval (51% CEVA Santé Animale et 49% Spa Laval) a inauguré, fin 2003, près d'Alger, sa première unité de fabrication de médicaments à usage vétérinaire. Avec un chiffre d'affaires annuel de 7 millions d'euros, elle détient déjà en Algérie 23% des parts du marché des produits pharmaceutiques vétérinaires. Le Groupe Sanofi-Aventis Algérie dispose de deux unités de production à Aïn Bénian et à Oued Smar, notamment d'antibiotiques, d'antalgiques, d'antihypertenseurs et d'anti-inflammatoires. Le secteur de l'automobile n'est pas en reste puisque les investissements consentis par Citroën, Peugeot et Renault « ont contribué fortement à normaliser le réseau de distribution local ». Les voitures particulières françaises représentent actuellement 70% du parc automobile national. Le secteur des transports et de la logistique, qui tend à s'ouvrir et à se libéraliser depuis peu en Algérie, intéresse tout particulièrement les opérateurs français. Un investissement de 3 millions d'euros a été réalisé par CMA-CGM dans le cadre de la mise en exploitation d'un port sec sous douane d'une surface de 46 000 m2. Cette installation est opérationnelle depuis 2003. L'on saura que les armateurs français étudient des possibilités d'intensification de leur présence commerciale en Algérie qui pourrait prendre la forme de participation active dans des entreprises locales de fret et de transport maritime. Outre ces secteurs, on citera également les services financiers, plus particulièrement le secteur bancaire français, dont la présence à travers la Société Générale, la BNP, Natexis Banques populaires, Calyon, le Crédit industriel et commercial et Cetelem, société de crédit à la consommation. Enfin, dans le secteur majeur de l'économie algérienne, celui des hydrocarbures, la présence française (Total...) reste très modeste.