C'est l'été, avec son lot de commerces de consommation et autres unités de production alimentaire, où l'hygiène et la salubrité sont le dernier souci des gérants. Néanmoins, la direction de la concurrence et des prix (DCP) de la wilaya de Annaba multiplie les opérations de contrôle pour éviter, autant que possible, les risques d'intoxications. Certes, l'on n'a pas encore enregistré de cas, mais ça ne saurait tarder au regard des odeurs nauséabondes se dégageant de certaines unités de production de boissons gazeuses et avicoles, des fast-foods, restaurants et glaceries, sur le Cour de la Révolution, au centre-ville, dans les quartiers et cités, et surtout sur la Corniche. Ainsi, ce sont huit communes sur les douze que compte la wilaya qui sont ciblées par des opérations de contrôle, dont chacune dispose de son bureau d'hygiène et de santé (BHS) où sont installées des brigades mixtes qui y activent jour et nuit. Durant le mois de juin dernier, ces communes ont été concernées, selon la DCP, par 756 interventions de contrôle de la qualité, lesquelles ont relevé 102 infractions, toutes sanctionnées par des procès-verbaux. Celles-ci portent généralement, selon un décompte officiel, sur le non-respect de la réglementation régissant l'activité, entre autres l'hygiène, l'étiquetage, sinon la péremption de la date du produit. Outre une meilleure sensibilisation du public sur la législation commerciale et les prérogatives de DCP, les requêtes des citoyens seront d'un apport inestimable dans la gestion du commerce local. Les informations collectées feront l'objet d'un suivi systématique et serviront de base dans les décisions, notamment pour les sanctions. En matière d'hygiène alimentaire, les mêmes statistiques font ressortir que 29 prélèvements ont été effectués au niveau des commerces spécialisés dans les produits alimentaires périssables, tels que le lait et ses dérivés, les crèmes et glaces et les boissons gazeuses, ce qui a donné lieu à la fermeture sur décision du wali de dix-sept commerces, dont onze restaurants, deux glaceries, une boulangerie, deux boucheries et un kiosque-glacier. Il leur est reproché le défaut de salubrité des lieux et l'utilisation de produits périmés. Par ailleurs, les mêmes services ont procédé, durant la même période, à la saisie de 1,3 t de produits alimentaires divers, non conformes, d'une valeur avoisinant les 200 000 DA. Il a été également saisi 18 000 pastilles anti-moustiques, estimées à 90 000 DA, pour étiquetage non conforme à la règlementation (absence d'inscription en arabe). Il a été retiré du commerce, au cours de cette période, 104 kilos de viande blanche pour falsification de l'étiquetage concernant la date de péremption ou le non-respect des conditions de conservation. Sur le plan professionnel, les agents représentant les brigades mixtes se plaignent de l'absence d'assistance pour assurer la sécurité des contrôleurs, lesquels hésitent parfois à prendre les mesures appropriées lors des constats d'infractions. Plusieurs d'entre eux ont été confrontés, à maintes reprises, à des agressions physiques.