Le comité de quartier de Tala El Djedid du village Cheurfa dans la commune de Tizi N'Tleta ne cesse de réclamer, en vain, depuis mars dernier, auprès de l'ADE des Ouadhias, le renforcement de la conduite d'eau potable desservant leur village, d'une part et, de l'autre, la déviation d'un segment de ladite conduite, en contact avec les eaux usées. En raison du faible débit, de nombreux foyers vivent une pénurie chronique d'eau potable et ont souvent recours à la location de citernes à raison de 800 DA les 2 m3. « Ce sont des charges financières qui pénalisent fâcheusement le budget de nos foyers », souligne un membre du comité dans une correspondance, le 1er mars dernier, au directeur de l'ADE de Tizi Ouzou, accompagnée d'une pétition de 64 signataires. Le comité signale, par ailleurs, qu'au niveau du petit pont, qui traverse le ruisseau d'Aftis, la conduite est toujours en contact avec les eaux usées. « Son érosion qui interviendra un jour ou l'autre laissera passage à l'infiltration des eaux usées dans la conduite alimentant notre cité, ce qui constitue pour nous un danger potentiel permanent », tient-on à prévenir. « Sa déviation ne nécessite ni beaucoup de temps, ni de grands moyens aux agents de l'Algérienne des eaux. Mais, malgré ce danger de pollution, l'ADE n'a pas répondu à nos multiples réclamations », s'indigne le membre du comité qui a tenu à nous montrer les lieux. Le segment en question est, en effet, presque enfoui par les déchets, dans le lit du ruisseau. Et le moindre choc violent pourrait le perforer. Mais ceci ne semble pas inquiéter outre mesure le responsable de l'ADE des Ouadhias qui a évacué tout risque de contamination. « Nos agents se sont rendus sur place , Ils ont vérifié que la conduite n'est pas percée et que le ruisseau est à sec. Nous pouvons donc dire qu'il n'y a pas de risque de contamination de l'eau, au moins d'ici, les premières pluies d'hiver », dira-t-il, précisant toutefois que le segment de la conduite sera délocalisé « en temps opportun », sans avancer la moindre date. « Nous gérons toutes ces réclamations en fonction des priorités et de nos moyens. Nous sommes sollicités plus d'une dizaine de fois par jour pour de telles réparations à effectuer dans tous les villages et hameaux de la commune », a-t-il répondu à des citoyens du village Aït Abdel Moumen, venus se plaindre de l'état de leurs robinets « à sec depuis 28 jours ». S'agissant du renforcement du débit de la conduite, réclamé par ces citoyens, le même responsable impute ces pénuries chroniques d'eau, dépassant parfois les quinze jours sans la moindre goutte dans les robinets, aux « nombreuses fuites du réseau vétuste, dont la réfection, assure- t-il, a atteint les 80% dans la commune de Tizi N'Tleta ».