Le nouveau PDG de Terramin Australia Limited, la société minière australienne et l'ensemble du staff de la Western Mediterranean Zinc (WMZ), la joint-venture algéro-australienne, en charge de l'exploitation de la mine de plomb et de zinc de Tala Hamza, ont fait le point sur l'état de développement de cet important projet minier, au cours d'une rencontre avec la presse locale, au siège de la société WMZ, à Béjaïa. Pour rappel, WMZ est détenue par la société australienne Terramin à hauteur de 65%, le reste étant la propriété des algériennes ENOF et ORGM. «Nous venons de finaliser les études de faisabilité prises en charge par Terramin que nous remettons aujourd'hui, symboliquement à WMZ», dira d'emblée Gregory Cochran, PDG de Terramin. Cette étude est un volumineux rapport qui a nécessité trois ans de recherches et d'exploration et qui reprend tous les éléments et toutes les hypothèses de travail sur le projet de la mine de Tala Hamza. Plus de 30 millions de dollars US ont été investis durant ces trois années dans les forages d'exploration afin de compléter les études de faisabilité, de sécurité et d'impact sur l'environnement. Le rapport sera remis au ministère de l'Energie et des Mines pour l'obtention d'un permis d'exploitation. Le gisement de zinc de Tala Hamza, qui dispose de potentialités le classant parmi les cinq plus grands gisements au monde, a vu ses estimations globales passer de 30 millions de tonnes de zinc à 58 millions puis à 68 millions de tonnes. Ce chiffre pourrait être revu à la hausse dans la mesure où les travaux d'exploration sur les 123 km² du site ne sont toujours pas terminés. L'évaluation revue et corrigée, le 15 septembre 2009, fait état de 68,6 millions de tonnes à 4,6% de zinc et 1,1% de plomb. Qualifiant le projet de «très prometteur», le premier responsable de Terramin dira que la mine de Tala Hamza est relativement facile tout en soulignant la disponibilité de compétences locales et la proximité d'importantes infrastructures, comme le port, la route et le réseau électrique. «Il y a un projet minier et un projet industriel dans le sens où parallèlement à l'exploitation du minerai extrait par des galeries souterraines nous allons créer une usine avec une capacité de traitement de 2 millions de tonnes par an avec la possibilité de porter ce chiffre à 4 millions de tonnes par an», expliquera Jean Pierre Wilhem, PDG de WMZ. Au final, ce sont près de 250 000 tonnes de concentré de zinc qui seront produites annuellement et exportées, via le port de Béjaïa, vers le marché européen essentiellement et l'usine algérienne de Ghazaouet éventuellement. L'usine qui permettra la création de près de 400 emplois directs, sera appelée à tourner H24, sept jours par semaine et 365 jours par an. Le travail minier proprement dit débutera vers la fin de l'année en cours par la création de galeries souterraines longues de 2 à 3 km, mais il faudra deux années avant d'arriver au gisement lui-même. Pendant ce temps, l'usine en surface sera créée. La production et le traitement des deux millions de tonnes ne débuteront donc qu'en 2013. «Le développement d'une mine de cette ampleur demande beaucoup de ressources et de temps», soutient M. Cochran, qui pronostique que Tala Hamza a toutes les chances d'être un «modèle de succès» qui attirera les investisseurs étrangers. Concernant la très attendue étude de l'impact sur l'environnement, les responsables de Terramin et de WMZ diront qu'elle sera disponible dans trois semaines. Elle sera remise aux responsables du ministère de l'Environnement pour être avalisée alors que les citoyens pourront la consulter à loisir pendant 6 semaines au siège de la commune de Tala Hamza. Quant aux doutes exprimés par certaines parties sur les capacités de Terramin à lever les fonds nécessaires au développement de sa licence, M. Cochran soutiendra que sa société a pu réunir plus de 200 millions de dollars ces dernières années, notamment 15 millions de dollars australiens en un seul jour en février 2009, tout comme elle a pu lever 100 autres millions auprès d'un partenaire japonais, Mistsubishi en l'occurrence, qui détient désormais 10% des actions de Terramin. «A présent, nous disposons de 22 millions de dollars australiens dans notre compte, nous cherchons toujours de nouveaux actionnaires, mais il faut rappeler que nous disposons d'une cash machine avec la mine d'Angas, notre filière australienne», dira-t-il. Pour rappel, les estimations globales pour le développement du projet de Tala Hamza sont approximativement de 300 millions de dollars américains. Par ailleurs, répondant à une question d'El Watan sur d'éventuelles difficultés de Terramin à trouver un assureur pour le risque environnement, M. Cochran dira que cela se fera en temps opportun, c'est-à-dire, une fois que le projet aura effectivement commencé et non avant. «Nous avons levé cette assurance sans difficulté pour notre mine d'Angas en Australie du Sud», soulignera-t-il. Les risques de pollution de l'environnement par des matières aussi toxiques que le zinc et le plomb ont été également évoqués, d'autant plus que la mine de Tala Hamza est située dans une région très peuplée et sensible aux risques environnementaux par la présence de rivières, de nappes phréatiques et du port. A ce sujet, et pour lever toute ambiguïté, les responsables du projet diront que les standards environnementaux les plus stricts seront appliqués à Tala Hamza. «A Angas, la mine est à 2 km des premières habitations et à 1 km d'une école», dira M. Cochran pour illustrer ses propos. En conclusion, une demande de concession minière, incluant une déclaration relative aux incidences sur l'environnement et un plan de gestion environnemental, est en cours de préparation et sera incessamment déposée au niveau du ministère de l'Energie et des Mines. Selon ses concepteurs, ce projet industriel et minier sera d'un apport économique très important pour la région, dont il fera booster l'économie sur le plan des royalties, des impôts et des emplois directs et indirects qu'il va créer.