La rigidité du marché du travail est l'un des facteurs qui ne favorise pas la résolution du problème du chômage qui touche de plus en plus les diplômés universitaires, indique M. Bahloul, directeur de l'institut de développement des ressources humaines, undes intervenants à la conférence régionale du RND organisée jeudi au centre de perfectionnement des personnels des collectivités locales de Sidi El Hasni au profit des militants de l'ouest du pays. Pour lui, la mobilité, notamment géographique, mais aussi sociale et institutionnelle, est fondamentale dans la création d'une véritable dynamique de l'emploi. « Beaucoup d'argent a été injecté et des efforts ont été consentis même en pleine crise économique mais si on n'a pas abouti aux résultats escomptés c'est que, d'un autre côté, d'autres politiques vont en sens inverse à l'instar de la volonté de construire un lycée par commune ou une université par wilaya, initiatives munies de bonnes intentions mais qui bloquent les possibilités de mobilité géographique et donc de la dynamique socioéconomique ». Il préconise « une politique active de soutien à la mobilité » mais cette suggestion est cependant conditionnée par une politique de logement qui, actuellement, est loin de répondre aux besoins. Selon lui, le secteur public hors hydrocarbures qui était la locomotive en participant, dans les années 70/80, à hauteur de 22% dans la création des richesses, ne structure plus l'emploi en retombant à 4% de ses capacités. Le plus grave c'est que la déstructuration du secteur public ne s'est pas faite en faveur de la PME qui doit justement, explique-t-il, être arrimée à la grande industrie. Sur les 300 000 PME recensées, plus de 92% emploient moins de 10 personnes et se présentent donc comme des TPE (très petite entreprise). Sur 500 PME qui peuvent être considérées comme étant fiables et ont les capacités d'exporter, 85% ne recrutent pas des ingénieurs ou même des techniciens supérieurs. « Il n'est pas facile d'offrir du travail à plus de 250 000 personnes qui arrivent chaque année sur le marché du travail », constate de son côté Mohamed Kouidri, un autre intervenant ayant succédé à M. Mebarki pour parler du chômage et qui estime que par la politique de l'emploi, on vise l'intégration économique mais surtout sociale des jeunes en âge de travailer. Selon lui, la notion de « chômeur » telle qu'elle est codifiée à l'échelle internationale ne rend pas compte de la réalité de l'emploi, notamment dans le monde rural et ses projets de développement. Les emplois rémunérés non déclarés et les activités individuelles ne sont pas prises en compte d'où l'idée de se pencher sur le secteur informel pour l'intégrer dans le circuit économique. Parmi les participants certains sont déjà passés par l'expérience de montage d'un projet via l'ANSEJ dont le dispositif a été expliqué par un directeur local, Abdelaziz Nait Bahloul. Ils ont débattu de leurs succès mais aussi des difficultés qu'ils ont rencontrées. Des recommandations devaient être transmises aux instances nationales du parti pour baliser le terrain aux futures propositions.