Le festival, qui a atteint sa vitesse de croisière, offrait aux fans et aux mélomanes, à l'occasion de cette 7e veillée, une fresque composée de musiques sud-américaine, algérienne moderne et populaire. C ette fois, c'est vérifié. Contrairement au programme tracé préalablement, ce sont les troupes et les chanteurs supposés passer en deuxième partie du spectacle qui entament les soirées (le public y est sûrement pour quelque chose !). C'est la deuxième fois que la musique colombienne est au programme. Après Los Gatteros, c'est au tour du célèbre chanteur colombien Youri Buenaventura de donner le la de cette 7e soirée. Le chanteur à la voix amérindienne et ibérique, matérialisant son âme sud-américaine, épicée d'africanisme, berça l'ouïe du public qui, sans aucune prétention, goûtait religieusement à cette musique ô combien douce ! Buenaventura et la troupe qui l'accompagnait cette nuit-là varièrent entre le boléro issu du folklore colombien et la musique de danse populaire. Cette musique, melting pot où se côtoient l'indien, l'Ibérique et l'africain pour en arriver à cette sensualité et à ce rythme enchanteur, chante les prolétaires, les esclaves d'antan, ramenés de force d'Afrique. La célèbre chanson José Molina interprétée corps et âme par Youri, en est la parfaite illustration ! Mohamed Lamari était attendu d'une manière très spéciale. En effet, les jeunes venus en force assister à cette soiré, se demandaient qui était ce fameux chanteur ? Cet inusable artiste de la chanson algérienne, adulé par trois générations ? Comme à son accoutumée, le célèbre et toujours « jeune » chanteur, dynamique, vivace et plein de vitalité en plus de son improvisation, laissa pantois vieux et jeunes. On aurait dit un jeune de 20 ans : quelle baraka ! Lamari a interprété tous ses succès des années 1970, chantant l'Algérie, l'unité nationale, la jeunesse et la solidarité entre les peuples opprimés, qui ne se souvient pas de la célèbre Djazaïria. Le chanteur engagé, venu tout droit à Timgad, aussitôt le Panaf terminé, à tenu quand même à reprendre son célèbre succès chanté en 1969 (1er Panaf'), en duo avec la défunte chanteuse sud-africaine, Myriam Makeba, lui rendant ainsi un vibrant hommage et rappelant aux nostalgiques une autre Algérie ! A la fin du concert, Mohamed Lamari, très ému et triste à la fois, chanta Rana H'na, en hommage au maître de la chanson chaâbi, le défunt El Hadj El Hachemi Guerouabi. « Je n'ai pu l'oublier, son départ a laissé un grand vide dans ma vie, Allah yarahmou », a-t-il déclaré. Le reste de la veillée a vu se produire d'abord Toufik Nedroumi dont c'est la première à Timgad. Il interpréta du raï et du maghrabi, chantant la romance. Puis Hakim Salhi, le chanteur-danseur qui gratifia le public de ses chansons d'amour, comme d'habitude.