C'est un véritable cri d'alarme que vient de lancer l'association nationale SOS hépatite ANHC au ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, en l'exhortant à intervenir pour éviter la mort des malades atteints d'hépatite. Le président de cette association, M. Bouallag, lui a demandé hier, dans une lettre de mettre un terme à ce qu'il qualifie de « dégringolade que rien ne semble arrêter : les choses vont de pire en pire ». « Au vu de l'accumulation des problèmes et des obstacles auxquels font face les patients atteints d'hépatite, sur tous les plans et sur tous les fronts, et vu que les responsables centraux semblent incapables de résoudre ces problèmes ou se font complices de cette situation, cette maladie prend de l'ampleur en Algérie et le nombre de morts fait un bond catastrophique », écrit M. Bouallag dans cette lettre. Aux yeux de ce dernier, « les responsables en charge de ce dossier ont montré leur incompétence à le gérer ». Affirmant que « des sommes colossales sont dépensées sans aucun contrôle », M. Bouallag a révélé que « des quantités importantes de médicaments ne sont plus bonnes qu'à la destruction au niveau de la PCH et des centaines d'analyses sont devenues inutilisables à l'Institut Pasteur après que des patients aient attendus leurs résultats pendant des mois ». Il accuse les responsables centraux d'être à l'origine de cette situation qu'il qualifie encore de « désastreuse ». C'est comme si « ces scandales ne les regardent pas ou comme si les malades qui meurent en gros ou sont en attente d'une mort certaine ne sont pas des Algériens », fulmine le président de SOS hépatites ANHC. Tout en annonçant avoir des preuves de ce qu'il avance, M. Bouallag estime que « cela ne représente qu'une goutte d'eau dans un océan de détresse ». « Nous sommes prêts à confronter n'importe quel responsable avec ce que nous possédons comme preuves et la plupart d'entre eux connaissent cette réalité », défie-t-il. Pour lui, la lettre adressée au ministre de la Santé est « un dernier recours suite au refus des responsables de prendre leur responsabilité ». M. Bouallag s'interroge sur l'absence de structures d'analyse de cette maladie au plan national et la concentration de tous les bilans au niveau de l'Institut Pasteur d'Algérie. « Comment peut-on expliquer l'incompétence de certains médecins qui traitent cette grave maladie ? », s'interroge-t-il avant d'annoncer au ministre : « Des responsables de votre département sont au courant, car les spécialistes que vous connaissez ont mis en garde contre cette situation qui ne peut que mener à des résultats graves. » M. Bouallag a révélé aussi que les médicaments destinés au traitement de cette catégorie de malades sont en rupture de stock depuis trois mois. Tout en mettant en garde contre la propagation rapide de cette maladie, il tire la sonnette d'alarme et il précise qu'« ils sont maintenant plus d'un millier à attendre leur traitement de l'hépatite B ou C ». Il dénonce par ailleurs le fait que les membres de la commission chargée de combattre ce fléau aient été choisis sans aucun critère national. Selon lui, c'est pour cette raison d'ailleurs que ladite commission « est complètement gelée depuis sa mise en place il y a des années ». M. Bouallag estime avoir « le devoir de désavouer les pratiques de mauvaise gestion et de négligence ».