Le scénario se répète chaque été : les foyers qui subissent des coupures intermittentes d'électricité montrent des signes d'exaspération et Sonelgaz tente d'expliquer les raisons de ces coupures et de mettre en avant les efforts qu'elle a déployés pour éviter un « black-out ». Les raisons de ces désagréments sont aussi multiples que variées : défaillance du réseau de distribution, surconsommation de l'électricité, transformateurs en mauvais état, lenteurs des collectivités locales à répondre aux requêtes de Sonelgaz, utilisation « excessive » des systèmes de conditionnement de l'air, actes de piratage et d'agression… Les responsables de Sonelgaz insistent sur le fait que les coupures ne sont pas liées à une insuffisance de la production de l'électricité. L'entreprise de l'électricité et de gaz escompte exporter de l'énergie électrique vers l'Europe à partir de la fin 2009. Dans une intervention hier à la Chaîne III, le PDG, Nourredine Bouterfa, a souligné que « cette exportation réglera des problèmes techniques sur le réseau national et permettra d'améliorer la situation financière de l'entreprise ». Les responsables de Sonelgaz réfutent l'idée que l'exportation de l'électricité vers les pays voisins, notamment le Maroc et l'Espagne, serait à l'origine des coupures signalées. Le problème des coupures est lié, explique un responsable de Sonelgaz contacté hier au téléphone, au fait que les prévisions établies pour l'été 2009 ont été largement dépassées par la demande. La hausse de la consommation a été de l'ordre de 15%, alors que les cadres de Sonelgaz ne prévoyaient que 8%. Au total, plus de 2000 MW ont été consommés entre avril et juillet 2009 par les clients industriels et domestiques uniquement pour se mettre à l'abri de la canicule. La consommation électrique a augmenté, d'après Sonelgaz, de plus de 20% de 2008 à 2009 dans le grand Alger, et de 35% au sud du pays. « L'Algérien a changé de comportement. Dans les années précédentes, les foyers consommaient 770 kilowatts. Ils sont passés aujourd'hui à 2600 kilowatts. Dans ces conditions, il est normal que les incidents se multiplient », affirme notre source. Il souligne que les dépanneurs de Sonelgaz sont soumis à des conditions très difficiles. « Les agents de dépannage sont agressés, les câbles souterrains vandalisés », indique-t-on. Les coupures relevées ces derniers jours dans certains quartiers d'Alger, comme Aïn Naâdja, sont justement, a affirmé le PDG de Sonelgaz à la radio, le résultat des pannes des câbles électriques souterrains. Il dénonce des entreprises qui endommageraient ces câbles lors des travaux d'entretien routier. « On creuse, on agresse les câbles et on couvre tout. Tôt ou tard, la panne aura lieu. Il faut savoir que le nombre de défauts sur les câbles souterrains est supérieur à celui des lignes aériennes. Cette situation n'est pas normale », a-t-il observé. Il a précisé que pour détecter la défection des failles sur ces câbles et leur réparation nécessitent près de huit heures. Le groupe Sonelgaz dispose actuellement d'une capacité de production installée de 10 000 MW et compte près de 6,5 millions de clients, a noté son patron. Sonelgaz produit actuellement 7300 mégawatts, avec l'entrée en production des centrales de Hadjret Ennous (Tipasa), de Relizane et de Larbâa. Les centrales de M'sila et Batna seront opérationnelles à partir du mois d'août prochain. Les coupures de courant pénalisent les ménages, les commerçants et les entreprises. Les citoyens craignent que cette situation ne s'étende au mois de Ramadhan.