Aussi, la hantise de la paperasse gagne comme chaque année les esprits des parents d'élèves. Ces derniers sont déjà mobilisés depuis plusieurs jours pour livrer bataille à l'hydre bureaucratique symbolisée par les longues chaînes aux guichets de l'état civil. Ces administrés sont là dès l'ouverture des bureaux pour retirer les documents exigés par les responsables des établissements scolaires. Les citoyens arrivent des différentes cités de la périphérie de la ville, qui accueille même des personnes en provenance de plusieurs régions du pays et dont les enfants sont nés à Béchar, qui doivent, eux aussi, affronter les longues attentes, l'émanation de mauvaises odeurs régnant à l'intérieur de la grande salle que la climatisation n'arrive pas à dissiper, à cause de la grande affluence en ce mois de septembre, où la température atteint encore plus de 38°C. Malgré tout, les administrés s'agglutinent autour des guichets et attendent d'être pris en charge. Certains sont là aussi pour la procédure de légalisation d'un document administratif ou l'obtention d'une attestation de non-activité salariée de l'épouse, réclamée dans pratiquement tous les dossiers administratifs. Les guichetiers semblent déjà, aux premières heures d'ouverture des bureaux, visiblement fatigués par les multiples sollicitations. Le phénomène bureaucratique décrié depuis longtemps est resté malheureusement au même stade. Les efforts fournis çà et là par les responsables communaux pour l'amélioration de ce service public sont dérisoires face à la forte demande exprimée, en l'absence d'organisation de ces services. La non-application de l'ordonnance 70-20 du 19 février 1970 portant code de l'état civil et qui a été perdue de vue constitue la source d'anarchie qui règne, depuis au moins deux décennies, au niveau des guichets communaux. Pourquoi les dispositions de cette ordonnance ne sont-elles plus appliquées, alors que celle-ci n'a pas été jusqu'ici abrogée ?, s'interroge-t-on. Pourtant, ces dispositions sont claires : la fiche d'état civil n'est pas seulement délivrée par les mairies mais par tout organisme, administration, entreprise ou caisse (article 124 du code de l'état civil) et c'est l'organisme qui devient certificateur sur présentation du livret familial. Ainsi, un directeur d'école est habilité par la loi à établir et à signer une fiche individuelle d'état-civil et épargner ainsi aux parents d'élèves le calvaire que représentent ces interminables files devant des guichetiers eux-mêmes submergés et épuisés aux premières heures de l'ouverture des bureaux de la mairie. Les responsables communaux gagneraient beaucoup à exiger des services concernés la réactivation de cette loi mise aux oubliettes et dont beaucoup de responsables ignorent jusqu'à son existence.