S i l e s Algériens sont généralement pauvres toute l ' a n n é e , c ' e s t traditionnellement pendant le mois de Ramadhan qu'ils le savent. La flambée des prix due à des facteurs externes et internes n'est pas une vue de l'esprit et le taux d'inflation, avoué ou non, pose un problème de gouvernance générale. Alors que le gouverneur de la Banque centrale, Mohamed Laksaci, vient d'annoncer une infl ation « maîtrisée » de 4,6% pour l'année écoulée alors qu'elle était donnée à 3,5% au début de l'année par l'ONS, pour les organismes internationaux qui ont utilisé les données du FMI, cette inflation est plus proche de 12%, soit presque le triple du chiffre annoncé, sujet à des manipulations politiques tout comme les chiffres du chômage réel. Résultat, les couffins ont du mal à comprendre pourquoi ils ne se remplissent jamais correctement et leurs propriétaires, ruinés avant d'avoir fi ni leurs courses. De p l u s , l e R a m a d h a n approchant à pas de loup affamé, les commerçants et les grossistes ont fait leur bond qualitatif habituel. L'Union des commerçants, l'UGCAA, bien que se disant inquiète, a admis « ne rien pouvoir faire », rappelant que cette organisation syndicale est faite « pour protéger les commerçants et non les consommateurs ». De son c ô t é , l e m i n i s t è r e d u Commerce reste absent, murmurant par quelques canaux faméliques que la liberté des prix a son prix. S e l o n l e s d e r n i è r e s e s t i m a t i o n s , 2 % d e s Algériens vivent bien, ce qui a poussé le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale à lancer deux enquêtes sur les salaires et l'évolution du pouvoir d'achat. Les résultats de ces enquêtes seront connus juste après que tout le monde soit mort de faim. Solution ? Manger du dindon farci, même si cela peut ressembler à du cannibalisme.