Jeudi dernier, toutes les boucheries du vieux quartier de Souika ont baissé soudainement rideau. L'alerte a été donnée aux environs de 11h sur une probable descente des brigades des services de la concurrence et de la répression de la fraude, relevant de la direction du commerce, surtout que des informations persistantes ont fait état de la présence d'une importante quantité de viande non estampillée, provenant de l'abattage clandestin, écoulée ces derniers jours sur le marché. Il faut dire que « les vendeurs » de viande non soumise au préalable au contrôle vétérinaire trouvent toujours leurs fournisseurs qui exercent dans la clandestinité dans les quartiers populaires de la ville. Il est bien connu chez le commun des mortels que des garages insalubres s'ouvrent pour cette activité lucrative dans les cités populeuses de Oued El Had, El Gammas, Emir Abdelkader et autres banlieues disséminées dans les confins de la ville. Les marchés hebdomadaires demeurent les lieux privilégiés pour l'écoulement de quantités importantes de viande d'origine douteuse. A Constantine où le phénomène s'est ancré depuis des années, celui des revendeurs avec des étals s'improvisant bouchers dans les ruelles de la vieille ville, les services de la sûreté de wilaya parviennent difficilement à localiser les abattoirs clandestins où certaines personnes avides de gain facile se permettent de confectionner une fausse estampille pour faire croire que leur marchandise a bien été au contrôle vétérinaire. Ce commerce florissant est encouragé, il faut le dire, par un engouement incompréhensible des citoyens, mais que certains commerçants expliquent surtout par la chute de l'offre en viande rouge sachant que les éleveurs ont préféré laisser en réserve leurs moutons et agneaux pour l'Aïd El Adha, qui sera célébré à la fin du mois de novembre, soit dans trois mois. « Vous ne pouvez pas avoir de l'agneau pour moins de 800 DA le kilo, et encore faut-il le trouver car la majorité des bouchers ne proposent que la viande de brebis », avoue un boucher à Souika. A quelques jours du mois sacré, les consommateurs n'ont pas vraiment l'embarras du choix. Le kilo de viande rouge de brebis, vendu à 550 DA le kilo, il y a tout juste un mois, a été cédé en début de semaine à 680 DA et pourrait même dépasser la barre des 740 DA au début du mois sacré, selon certains commerçants.La rareté du pain sur les étals des boulangers est devenue un phénomène chronique dans la ville du Vieux Rocher. Une situation favorisée par les boulangers eux-mêmes, lesquels n'hésitent pas à écouler tout le pain au profit des vendeurs informels qui le proposent aux consommateurs dans des conditions d'hygiène déplorables. Contrairement aux autres villes de l'Est où le pain est disponible même la nuit et à profusion, la cité des Ponts semble atteinte, et pour l'éternité, par une pénurie cauchemardesque. Avec la fermeture, pour diverses raisons, de plusieurs boulangeries dans la ville, le problème de la disponibilité du pain se pose désormais avec acuité. Pour le représentant de la corporation des boulangers au sein du bureau de wilaya de l'union générale des commerçants et artisans algériens, le métier lui-même est menacé de disparition au vu des multiples contraintes financières et professionnelles rencontrées depuis quelques années par les concernés, surtout après l'augmentation des tarifs de l'énergie et des charges des ouvriers.