A quatre jours de son début, le mois sacré de Ramadhan à Oran a déjà fait apparaître les premiers signes de mécontentement et de contestation. Il s'agit de certaines familles démunies qui se présentent quotidiennement devant les associations caritives ou les bureaux d'aide sociale pour pouvoir bénéficier de l'aide promise. Certes, des directives ont été données il y a plus d'un mois par le wali pour inviter officiellement les 26 P/APC à prendre leurs dispositions afin de ne pas répéter les erreurs de l'an dernier et procéder à la distribution de l'aide en espèces ou en produits alimentaires bien avant le début du jeûne. A ce jour, aucune commission communale des œuvres sociales ou autres n'a été en mesure d'entamer, dans les délais prévus, cette opération de solidarité. Un montant global de l'ordre de 10 milliards de centimes a été dégagé par les APC et la wilaya pour la couverture financière de cette action de solidarité. Cette situation a fait monter au créneau cette semaine certaines familles qui se sont rassemblées pour crier haut leur désarroi et dénoncer les magouilles qui refont surface à chaque mois de ramadhan. Une femme âgée, qui se trouvait parmi la foule, ce mardi, après avoir fait la chaîne depuis 7 heures du matin sans aucun résultat, n'arrive pas à comprendre ce qui pousse les responsables à agir de la sorte. « Ils profitent à chaque occasion de la misère des autres pour se remplir les poches ». Certes, a-t-elle affirmé, « la chose est claire, l'aide dégagée est servie en grande pompe aux proches et amis avant d'atterrir en petite quantité une semaine après chez les vrais démunis ».