Trois personnes «ont été abattues lorsque les forces de sécurité se sont déployées pour disperser des centaines de manifestants» dans la ville de Qatana, a déclaré par téléphone Rami Abdel Abdel Rahmane, directeur de l'organisation. Un autre contestataire a perdu la vie dans la banlieue de Zabadani, a-t-il ajouté. L'Observatoire syrien avait rapporté plus tôt que trois civils avaient été tués à l'aube dans la ville de Daël, au sud, quand les autorités ont ouvert le feu pour disperser un autre regroupement de l'opposition. La communauté internationale a dans ce contexte réitéré hier ses appels à la mise en œuvre des réformes en Syrie, en proie à des contestations populaires, alors que la Russie a rejeté toute étude au Conseil de sécurité de l'ONU d'un projet de résolution européen mettant en garde le régime syrien contre de possibles «crimes contre l'humanité». A ce propos, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a réitéré hier son appel au président syrien Bachar Al Assad à engager des réformes pour mettre fin de manière pacifique à la crise en Syrie. Le président russe, Dmitri Medvedev, qui a pris part à la réunion du G8 à Deauville, en France, a également appelé son homologue syrien, pour mettre en œuvre ces réformes annoncées, en lui demandant de «passer des paroles aux actes». «La Syrie n'est pas la Libye» Cet appel intervient après que l'Union européenne eut imposé des sanctions au président Al Assad, en l'interdisant de visa et en gelant ses avoirs. L'UE a également décrété un embargo sur les armes et suspendu l'aide au développement européenne. Ils ont aussi appelé la Banque européenne d'investissement (BEI) à «ne pas approuver des opérations de financement en Syrie pour le moment». Un projet de résolution européen mettant en garde le régime syrien contre de possibles «crimes contre l'humanité» a même été proposé. Sur ce sujet, la Russie a rejeté toute étude au Conseil de sécurité de l'ONU de ce projet, affirmant qu'il est «inopportun et nuisible». «Nous avons vu le projet de résolution. Nous n'allons même pas l'étudier à l'heure actuelle et nous allons le mettre de côté», a déclaré à la presse le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, en marge d'un sommet du G8 à Deauville (nord-ouest). Le diplomate russe a estimé que «la situation syrienne est radicalement différente de la situation en Libye», dénonçant la tendance des Occidentaux à avoir la même approche des crises au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Pour sa part, la Chine s'est opposée à toute intervention étrangère dans les affaires intérieures syrienne, en soulignant que «l'avenir de la Syrie devrait être décidé par son peuple».