Lundi, le Vietnam a entamé une série d'exercices militaires à tirs réels en mer de Chine méridionale. La porte-parole vietnamienne des Affaires étrangères, Nguyen Phuong Nga, a parlé d'un simple «entraînement annuel de routine». Le mois dernier, Hanoï a accusé Pékin d'avoir «violé» sa souveraineté dans une zone qui couvre 200 miles depuis la côte vietnamienne, lorsqu'un navire d'exploration du groupe public d'hydrocarbures PetroVietnam a été endommagé par des bateaux chinois. Un incident similaire s'est produit jeudi dernier. Les deux archipels représentent pour les pays riverains des intérêts économiques et géostratégiques. En effet, pétrole, gaz et richesses halieutiques y sont convoités. En parallèle, ils se situent sur les routes qui relient l'Asie orientale à l'océan Indien. L'archipel Spratleys est revendiqué par plusieurs pays de la région. Outre la Chine et le Vietnam, il est revendiqué par les Philippines, Bruneï, la Malaisie et Taïwan. Des voisins qui suspectent l'empire du Milieu d'ambitions expansionnistes. Des visions qui ne laissent pas indifférents les Etats- unis. Jeudi dernier, Washington s'est dit «troublé» par le bras de fer sino-vietnamien et a appelé à «un processus diplomatique, un processus pacifique pour résoudre les disputes territoriales». Hier, la Chine, par la voix d'un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a assuré qu'elle «n'aura pas recours à la force», pour régler ce conflit. «Nous n'aurons pas recours à la force et ne menacerons pas de l'utiliser», a déclaré le porte-parole, Hong Lei. Et de poursuivre : «Nous espérons que les pays concernés feront davantage pour la paix et la stabilité dans la région», sans pour autant citer aucun pays de la région. En 1988, la Chine et le Vietnam sont entrés en guerre pour accaparer des récifs Johson. En 1984, Brunei établit une zone exclusive de pêche sans pour autant la revendiquer. En 1977, les Philippines tentent d'occuper l'île d'Utu Aba. L'épreuve de force de Manille échoue face aux forces taiwanaises. Lundi dernier, Manille a indiqué qu'elle adoptait un nouveau nom pour la zone disputée. «Toutes les autres nations désignent la mer de Chine méridionale en fonction de leur propre perception. Le Vietnam l'appelle mer de l'Est, il est donc naturel pour nous de l'appeler mer des Philippines occidentales», a déclaré Edwin Lacierda, porte-parole de la présidence philippine. Hier, Manille a mis l'accent sur le rôle des Etats-Unis sur cette question. Les Chinois «sont une superpuissance, avec plus de dix fois notre population. Nous ne voulons pas que des hostilités se déclenchent», a déclaré le président Benigno Aquino. «Peut-être que la présence de notre allié, les Etats-Unis, garantira que nous aurons tous la liberté de naviguer» et que «tous respecteront le droit international». Cependant Pékin voit d'un œil hostile l'ingérence américaine dans la région. Les îles Paracels, sont sujet de disputes entre la Chine et le Vietnam. En 1974, les deux pays se sont engagés dans un conflit armé. Hanoi perd le contrôle de cet archipel. Les enjeux économiques et stratégiques sont énormes dans cette région qui vit ainsi sous tension. Notons par ailleurs qu'à l'automne 2010, une crise diplomatique a éclaté entre le Japon et la Chine à propos des îles Senkaku-Diaoyu. Celles-ci sont contrôlées par Tokyo.