La capitale des Bibans est confrontée à une pénurie d'eau potable depuis plusieurs mois. Les coupures durent plusieurs jours dans certains quartiers de la ville de Bordj Bou Arréridj, nous a confié un habitant du quartier Essaâda. Que ce soit au quartier Lagraphe, celui des 12 Hectares, des 217 logements, les robinets sont à sec. Ce qui inquiète le plus les populations, c'est que l'été est déjà là. Dans certaines cités, de nombreux habitants sont, dès 4 h du matin, dans les ruelles, souvent obscures et insécurisées. Les yeux encore ensommeillés, munis de sceaux et autres jerricans, ils partent à la recherche du précieux liquide dans les endroits où exceptionnellement celle-ci coule encore jusqu'à l'aube. C'est une situation qui tend à s'installer dans la durée. C'est aux autorités locales de prendre des dispositions afin de remédier au plus vite à ce problème. A cette population qui réclamait de l'eau dans l'immédiat, le wali de Bordj Bou Arréridj, Azzedine Mechri, qui a visité le barrage de Aïn Zada alimentant la wilaya, a déclaré que le problème du manque d'eau touche les population de plusieurs agglomérations, notamment celle du chef-lieu, et qu'en conséquence celui-ci sera réglé avant le début du Ramadhan. Il a expliqué que cette pénurie est due aux fuites d'eau, estimées à plus de 65%. Il annoncera un projet de réhabilitation de la conduite d'adduction qui acheminera l'eau du barrage vers le réservoir sur 31 km. Après la réfection, en 2007, d'une tranche de 7 km de canalisation, cette année, c'est au tour des plus dégradées à savoir celles liant Aïn Zada au pont de Bir Kassed Ali sur 13 km, et Oued Chiair au réservoir de Aïn Adjroud sur 11 km, d'être prises en charge. L'opération de réparation des fuites, estimée à 744 millions de dinars, est réalisée à 99% pour le premier lot et à 85% pour le second. Le wali a donné des instructions pour que les travaux soient achevés avant le mois de Ramadhan pour la première tranche, et au début du mois sacré pour la seconde. Ces deux opérations vont donc contribuer à renforcer l'AEP au niveau du chef-lieu et des autres agglomérations comme Aïn Taghrout, Sidi Mebarek, El Anasser, Medjana et Hasnaoua. Concernant les régions nord et ouest de la wilaya, qui sont elles aussi très touchées par ces pénuries d'eau, les forages réalisés n'ont pas donné les résultats escomptés. Aussi vont-ils être appuyés par des transferts hydriques à partir du barrage de Tichihaf situé dans la wilaya de Bejaïa, pour la partie nord, et de celui de Tisseldit de Bouira pour celle ouest.