La majorité des immeubles, érigés à l'époque coloniale, menace aujourd'hui ruine. Pratiquement toutes les bâtisses ont enregistré une nette dégradation, risquant d'un jour à l'autre l'effondrement. Les habitants qui n'ignorent pas le danger auquel ils sont exposés, vivent dans la peur. El Hadja Menouba, âgée de 70 ans, exprime ainsi son mal-être: «On est des morts en sursis au vu du danger qui menace nos vies; hiver comme en été, nos toits sont quasiment ouverts à tout: chaleur, vents et averses, et ce malgré les réparations que nous effectuons chaque année.» Férial, une jeune femme de 24 ans, renchérit: «C'est avec des bassines que nous passons la saison des pluies; l'eau se déverse par les toits, qui sont devenus de véritables passoires ; les murs tombent pratiquement en ruine… » Tous, grands et petits, ont leur mot à dire sur les conditions de vie désastreuses de ce quartier déshérité et tellement ignoré par les autorités locales. Pourquoi, se demande-t-on, ne bénéficie-t-on pas de projets de réhabilitation et autres commodités comme le reste des cités de la ville ? En attendant que les responsables concernés daignent s'intéresser à cette population marginalisée, celle-ci continue, tant bien que mal à végéter, avec la menace terrible d'une catastrophe imminente.