Située au cœur du quartier Belouizdad (ex-Saint-Jean), la rue Mohamed Belakroune est occupée par des familles de condition modeste pour la plupart. Ces gens vivent depuis une trentaine d'années sous la menace d'un glissement de terrain. La majorité des immeubles, érigés à l'époque coloniale, menace aujourd'hui ruine. Pratiquement toutes les bâtisses ont enregistré une nette dégradation, risquant d'un jour à l'autre l'effondrement. Les habitants qui n'ignorent pas le danger auquel ils sont exposés, vivent dans la peur. El Hadja Menouba, âgée de 70 ans, exprime ainsi son mal-être: «On est des morts en sursis au vu du danger qui menace nos vies; hiver comme en été, nos toits sont quasiment ouverts à tout: chaleur, vents et averses, et ce malgré les réparations que nous effectuons chaque année.» Férial, une jeune femme de 24 ans, renchérit: «C'est avec des bassines que nous passons la saison des pluies; l'eau se déverse par les toits, qui sont devenus de véritables passoires ; les murs tombent pratiquement en ruine… » Tous, grands et petits, ont leur mot à dire sur les conditions de vie désastreuses de ce quartier déshérité et tellement ignoré par les autorités locales. Pourquoi, se demande-t-on, ne bénéficie-t-on pas de projets de réhabilitation et autres commodités comme le reste des cités de la ville ? En attendant que les responsables concernés daignent s'intéresser à cette population marginalisée, celle-ci continue, tant bien que mal à végéter, avec la menace terrible d'une catastrophe imminente.