Les différents sites historiques datant des deux époques, romaine et ottomane, témoignent du passé millénaire de la wilaya de Bouira. Cependant, plusieurs monuments, comme la muraille et l'aqueduc de Sour El Ghozlane, sont en ruine. Il suffit d'une simple virée sur les lieux pour se rendre compte du laisser- aller des responsables du secteur, qui, pourtant, sont instruits par le ministère de tutelle de procéder à des opérations de restauration de tous les sites de la région. La direction de la culture de Bouira s'est contentée seulement de lancer quelques travaux qualifiés d'urgence. A Sour El Ghozlane, le visiteur constatera que les restes des quatre principales portes de la ville et ceux de la muraille, d'une longueur de 3 km, sont en dégradation avancée. Ce rempart, perché sur le point culminant de l'ancienne ville d'Auzia, construit au 19e siècle par les français entoure une caserne d'une superficie de 7 ha. Le site est dégradé. Détérioré par le séisme de 1954, il a fallu, pour parer à l'urgence, renforcer les bâtiments par des ceintures en béton. Des remparts ont été démolis pour être remplacés par des boulevards. Les projets accordés par le ministère de la culture, dont certains datant de 2007, ne sont pas encore lancés. Erigé sur une superficie de plus de 7 ha, le lieu est devenu, comme en témoignent d'ailleurs les habitants de la ville, un endroit le plus prisé par des délinquants. «C'est difficile de circuler à la tombée de la nuit, et ce, par risque d'agression», témoigne Azeddine, un jeune habitant le quartier des 500 logements. Le site où est implanté l'ex caserne de Sour el Ghozlane est censé constituer un pôle touristique. Mais, l'incompétence, voire le laxisme des responsables concernés, a fait de cet endroit, un lieu nauséabond. «Tout le monde est au courant de cette situation mais personne n'a réagi», lance un groupe de citoyens. La caserne de Sour El Ghozlane est fondée, selon des extraits d'histoire, au XVIe siècle avant J.C. par les Phéniciens. Les autorités locales avaient proposé au ministère de la culture l'exploitation du site qui va servir, selon leur proposition, à la réalisation des logements et autres infrastructures de base. La tutelle s'est opposée à la démarche de l'APC. En outre, d'autres monuments historiques sont à l'abandon. Le cas de la mosquée Al Aatiq, construite en 1735 par les Ottomans, est édifiant. La population atteste qu'aucun responsable ne vient s'enquérir de l'état de ce lieu dont une partie est occupée par des familles. Interrogé sur cette situation, le premier responsable du secteur de la culture à Bouira, a affirmé qu'il a invité «les indus occupants» à quitter les lieux. «Les autorités leur ont attribué des logements mais à ce jour, les familles refusent de quitter les lieux». Pour ce qui est des projets de restauration, le même responsable a déclaré qu'une entreprise chargée des travaux de restauration de la muraille avait bel est bien achevé quelques travaux dont certains murs ont été colmatés. Et au sujet de l'ex-caserne, le même responsable affirme qu'une étude sera lancée en 2011. Pour ce qui est des portes de Sour El Ghozlane, Mourad Nacer renvoie la balle aux élus locaux, qui, selon lui, sont censés préserver ce qui reste de ces vestiges.