L'agence américaine de notation Standard & Poor's (S&P) a annoncé, lundi dernier, qu'elle plaçait Orascom Télécom Holding, propriété du magnat des télécoms égyptien Naguib Sawiris, sous surveillance négative. Filiale de McGraw-Hill qui publie des analyses financières sur des actions et des obligations, S&P est l'une des trois principales sociétés de notation financière avec ses concurrents Moody's et Fitch Ratings. La mise sous surveillance négative est utilisée par les agences de notations pour indiquer que la dette de la société est sous surveillance et que sa note pourrait changer. Standard & Poor's explique cette mise sous surveillance par les difficultés rencontrées par OTH dans le rapatriement de ses dividendes à partir de l'Algérie. Les responsables de OTH se sont plaints, en date du 25 août dernier, à l'occasion de la présentation de ses résultats trimestriels, de ne pas pouvoir disposer auprès des autorités algériennes d'autorisation nécessaire pour le transfert de leurs dividendes de l'ordre de 580 millions de dollars de bénéfices réalisés en 2008. Standard & Poor's considère que ce blocage pourrait coûter cher à OTH. « Le retard dans la réception des dividendes en provenance d'Algérie pourrait provoquer des tensions sur les liquidités pour les besoins d'investissements substantiels dans des opérations plus récentes dans le portefeuille d'Orascom Télécom, comme au Canada, ou le paiement d'intérêts et d'autres appels de fonds au niveau de l'entreprise mère », S&P souligne encore « suivre de près la situation concernant le rapatriement des dividendes en provenance d'Algérie dans les semaines à venir ». Il y a lieu de rappeler que les responsables de OTH attendent toujours des autorités fiscales le certificat requis pour pouvoir rapatrier leurs dividendes de l'Algérie. « A ce jour, les autorités fiscales n'ont pas fourni à OTA le certificat requis. De ce fait, la société n'est pas autorisée à rapatrier ses dividendes de 580 millions de dollars de bénéfices réalisés l'année 2008 », avait déploré le groupe OTH dans une déclaration publiée fin août dernier sur son site internet. Le groupe égyptien de téléphonie mobile rappelait que sa filiale algérienne, Orascom Télécom Algérie (OTA), avait déposé un dossier de transfert de dividendes auprès des autorités concernées en juillet 2008. « A cette date, l'attestation fiscale servant de décharge (quitus fiscal) ne figurait pas parmi les documents à remettre avant que la banque ne soit autorisée à exécuter ce transfert comme il est désormais prévu par la nouvelle instruction relative aux transferts des investissements mixtes ou des fonds étrangers », a-t-il indiqué. Depuis 2007, la filiale algérienne (OTA) n'est plus dans les bonnes grâces des hautes autorités algériennes, notamment depuis la vente en catimini des cimenteries d'Orascom Cement au groupe français Lafarge.