Les habitants de la commune montagnarde de Chigara, située à 16 km au nord de Mila, ont vécu une semaine bien mouvementée après les émeutes qui les ont opposés aux forces de l'ordre. Au 4e jour (mercredi dernier) de ce terrible bras de fer, la tension arriva à son comble après que la force publique eut chargé les émeutiers qui, jusque-là, assiégeaient l'enceinte de l'APC, exigeant le départ du maire. Dans le feu de l'action, marquée par des heurts, des jets de pierres et de divers projectiles, l'affrontement a failli basculer dans l'irréparable. Le bilan, à en croire des témoins oculaires, serait de trois gendarmes blessés, alors que du côté des manifestants, on dénombre l'arrestation de 50 jeunes émeutiers. D'après des sources dignes de foi, l'assaut donné contre les émeutiers a eu pour effet d'exacerber la protestation. Pour preuve, plusieurs dizaines de femmes déchaînées, voyant les leurs embarqués par la force d'intervention, ont rallié le camp des émeutiers revendiquant mordicus leur libération. Le P/APC, Abdelhafid Benchelli, pour sa part, évoque un « complot » visant à le destituer. « Je clame haut et fort que 9 des 11 mechtas me sont acquises, tout comme il ne fait aucun doute sur les desseins malveillants des auteurs de cette machination qui ont sciemment recouru à la manipulation en soulevant contre moi les citoyens des mechtas Lamsal et Zouabi, quand bien même ces derniers sont dans leur droit de revendiquer l'AEP et le gaz de ville », clame le P/APC. Aux dernières nouvelles, les 50 émeutiers, présentés au magistrat instructeur près le tribunal de Mila, ont été élargis, mis à part trois prévenus mis sous mandat de dépôt et qui auraient des liens de parenté avec le P/APC.