Dix années après la sortie de El Mehna, l'association Cinéma-Jeunes, de Tiaret, revient sur le devant de la scène, avec Synapse, un court métrage muet d'une durée de 23 minutes produit localement, histoire de signer un retour à la production cinématographique, mais aussi pour présenter le produit au marché du 7e art, notamment pour les prochains festivals. C'est ce que nous a déclaré, jeudi dernier, Halim, l'un des trois frères Zerrouki, à l'issue de la projection, dans l'enceinte du centre d'études khaldouniennes, en présence des acteurs. Synapse se veut un film qui pousse à la réflexion et sur le mal-vivre ensemble. Mais il reste sujet à mille et une interprétations, et c'est tant mieux pour la critique. La scène se déroule dans un bus, où les passagers, venant d'horizons divers, se regardent en chiens de faïence. Dehors, avant que le bus ne vienne récupérer Ali, le handicapé, le climat est pesant et lourd, un soleil suffocant, sur le pavé, il y a notamment le cadavre d'un animal en état de décomposition… les ingrédients pour planter le décor qui tranche avec l'intérieur du bus, où le moindre craquement est susceptible de provoquer les réactions en chaîne. En épilogue, il aura suffi à un aveugle, le deuxième passager qui est monté, pour faire déclencher les humeurs, de la bonne humeur et de la musique. En quatre mois et avec un faible budget alimenté en partie par quelques sponsors locaux et la wilaya, Synapse est venu suppléer Virgule, un autre film resté dans les tiroirs. Au-delà donc de sa première projection publique le 27 décembre au niveau de la maison de la culture Ali Maâchi et des aspects techniques pour le moins irréprochables, hautes qualités de son et d'image, il est espéré «une reprise de l'activité cinématographique, mais aussi en aval, un retour du public dans les salles», encore que «des salles de cinéma ferment à tour de rôle», diront, unanimes, les Zerrouki.