La torpeur qui caractérise le sport à Souk Ahras est souvent expliquée par l'insuffisance de moyens matériels ou par rapport aux dirigeants des clubs, minés depuis longtemps par les clivages, l'arrivisme et le manque de professionnalisme. Des disciplines sont sous perfusion et d'autres ont totalement disparu. De la boxe, par exemple, on ne garde que des souvenirs et des photos en noir et blanc de Ammi Salah El-boxeur, de son vrai nom Tabet Salah, l'enfant terrible de l'antique Thagaste qui avait porté aux cimes le sport souk ahrassien pendant les années 1940/1950. Aucune relève, et même pas une salle à travers toute la wilaya. Le cyclisme, le rugby, l'haltérophilie… ont eu le même sort alors que le basket-ball et le volley-ball, qui sont déjà sous perfusion. Idem pour le karaté, confiné au rôle de garderie pour enfants et de tremplin pour les politicards locaux. Désertée par la majorité des athlètes et secouée par une enquête judiciaire, la discipline est en voie de disparition. Le football affronte avec son équipe-fanion, l'ESSA, les embûches et les coups fourrés de trois élus, déchus de l'association pour malversations et détournements de deniers publics. Les trois usent et abusent de leur position pour brider son accession. Les équipes de wilaya, subventionnées à doses homéopathiques, risquent, à leur tour, l'essoufflement. Le judo, avec ses salles exiguës et ses tatamis usés, est loin de l'euphorie. La pépinière existe mais les moyens font défaut. L'athlétisme, le handball, le tennis et la pétanque sont à classer sur la liste des clubs performants à prendre en charge pour la saison prochaine.