Deux parties civiles ont annoncé hier avoir fait appel de la décision de la justice espagnole de classer fin juin une enquête pour « crimes contre l'humanité », visant des responsables israéliens présumés d'un bombardement meurtrier à Ghaza en 2002. Le Comité de solidarité avec la cause arabe et l'association Al-Qods de solidarité avec les peuples du monde arabe demandent au Tribunal suprême espagnol d'annuler la décision de l'Audience nationale de classer cette enquête visant sept hauts responsables israéliens. Cette enquête, ouverte en janvier 2009, avait suscité l'ire d'Israël et l'embarras du gouvernement espagnol, poussant les députés espagnols à se prononcer en faveur d'une nette limitation du principe de juridiction universelle qui permet aux juges espagnols d'enquêter sans limite sur les crimes de masse commis dans le monde. La section pénale de l'Audience nationale, réunie en session plénière, avait décidé fin juin, à une ample majorité, de suivre le recours du parquet et de classer définitivement le dossier. Cette section s'était réunie pour examiner l'appel du parquet après la décision début mai du juge d'instruction de poursuivre son enquête au motif qu'Israël n'aurait pas enquêté sur les faits instruits. Les deux parties civiles ont expliqué dans un communiqué qu'elles avaient déposé ce recours car « il n'existe pas de système indépendant judiciaire en Israël et que la juridiction universelle actuelle est applicable dans le cas de Ghaza si l'on ne veut pas décerner un prix à l'impunité ». L'enquête se fonde sur une plainte du Centre palestinien pour les droits de l'homme dénonçant une frappe aérienne israélienne qui avait tué un dirigeant du Hamas, Salah Chehadeh, et 14 civils palestiniens, le 22 juillet 2002. Environ 150 Palestiniens avaient été blessés pendant cette attaque. La plainte vise l'ex-ministre israélien de la Défense, Benjamin Ben-Eliezer, et six hauts responsables militaires israéliens. Le principe de juridiction universelle, adopté en 2005, a causé des embarras diplomatiques à l'Espagne avec Israël, la Chine, et dans une moindre mesure les Etats-Unis Par ailleurs, les mouvements palestiniens, Hamas et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), ont critiqué le discours prononcé par le président américain Barack Obama à l'Assemblée générale des Nations unies. Taher al-Nounou, porte-parole du gouvernement déchu du Hamas à Ghaza, a confié qu'Obama manque pleinement « d'objectivité sur l'occupation israélienne », ajoutant que son discours « ne réussit pas à montrer aux Palestiniens l'espoir de retrouver leurs droits légitimes ». « Lorsque Obama mentionne Israël comme un Etat juif, cela signifie que les Etats-Unis ont répondu aux exigences israéliennes », a-t-il déploré. « L'une des exigences israéliennes est d'effacer le droit de retour des réfugiés palestiniens », selon lui. Interrogé au sujet du sommet tripartite entre Obama, Netanyahu et Abbas en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, al-Nounou a indiqué que « ce processus n'a aucune crédibilité ». « L'objectif atteint par cette rencontre est juste de briser la position stricte palestinienne, qui rejette toute rencontre, tout contact ou négociations tant que les Israéliens ne cessent pas la colonisation », a expliqué al-Nounou. Pour sa part, le chef adjoint du FPLP Abdel Rahim Mallouh, a indiqué que le discours d'Obama est considéré comme « un recul par rapport à ses positions précédentes en direction de la résolution de la question palestinienne ». « Dire qu'il est engagé à parvenir à une paix globale et juste entre Israël et les Palestiniens n'est pas suffisant, il devrait s'engager à appliquer les résolutions internationales relatives (à cette question) », a estimé Mallouh. L'armée israélienne avait lancé fin 2008 une offensive meurtrière contre le mouvement islamiste Hamas qui contrôle la bande de Ghaza afin de stopper ses incessants tirs de roquettes contre son territoire. Depuis lors, plus de 200 roquettes et obus ont été tirés depuis Ghaza contre Israël, selon l'armée israélienne.