Selon un bilan communiqué par la gendarmerie, l'armée intervient à Bourbaâtach, sur les hauteurs d'El Kseur, sur la RN12 reliant Adekar à la wilaya de Tizi Ouzou, à Tasefsaft, Melbou, Tamrijt, Laâlam et Toudja, sur la RN75 reliant Amizour à Kendira via Barbacha. Une cellule médicale équipée pour les premiers secours est mobilisée au niveau de l'Ecole d'application du génie militaire de Béjaïa, prête à intervenir si nécessaire. Le besoin ne s'est pas fait ressentir pour le moment, mais beaucoup d'inquiétude est exprimée dans les villages. Une inquiétude nourrie par un nouveau BMS annonçant d'importantes chute de neige sur les hauteurs dépassant les 500 mètres jusqu'à demain à la mi-journée. L'angoisse qui s'est emparée des populations a amené, d'ailleurs, des habitants d'un village de Kendira à refuser de libérer un engin que l'on allait affecter pour une autre priorité, celle du village d'Ihebachene. «La veille jusqu'à minuit, nous avons pu désenclaver une patrie des villages mais la neige est revenue à son épaisseur le lendemain matin. Elle a dépassé les deux mètres. Actuellement, 80% des villages sont isolés. Je ne sais même pas ce qui se passe à Ihebachene» nous a déclaré M. Takobait, président de l'APC de Kendira. 800 âmes vivent dans ce village ; parmi elles, trois malades attendent d'être évacués vers l'hôpital. «Un père de famille qui souffre d'une fracture, une accouchée qui présente une hémorragie et un vieil homme sujet à des évanouissements», nous énumère Rabdi, un habitant de ce village, président d'une association, contacté au téléphone. Une équipe de secouristes de la Protection civile a fait l'effort de descendre à pied vers le village, mais l'on s'est plaint qu'«ils ne sont pas venus avec un médecin». «Nous n'avons pas de gaz, les enfants ne vont pas à l'école, nous épuisons nos derniers vivres et nous venons de perdre l'électricité. La population est inquiète parce que le mauvais temps persiste», ajoute notre interlocuteur. «A l'heure qu'il est, l'armée n'est pas encore arrivée à Kendira. Nous espérons la voir d'ici le début de la soirée», nous dit le président de l'APC. Un porte-char et un camion de militaires étaient stationnés hier après-midi sur la RN75, à Barbacha, où un bull de l'armée était en train de déneiger. Cinq villages restaient à désenclaver dans cette commune. A Chellata, il en restait quatre hier en fin de journée. «Chellata, Aït Anane, Aït Mokadem, Aït Hayani sont en danger. Nous œuvrons avec des moyens dérisoires. Ce n'est qu'aujourd'hui que nous avons reçu l'aide de la DTP», nous répond au téléphone, le président de l'APC, M. Maibeche. «Nous avons bénéficié d'un projet d'acquisition d'un chasse-neige. Nous l'attendons depuis 2009», se désole-t-il. Sa déception est partagée par un certain nombre d'élus communaux : «Nous avons revendiqué en 2006 qu'on mette à la disposition des communes rurales les engins accordées aux communes urbaines», rappelle l'édile de Kendira. Le ministère a, en effet, passé commande à la SNVI d'engins destinés au renforcement des parcs communaux. «Ou la SNVI a les moyens de les produire ou on nous donne l'argent pour les acquérir auprès des concessionnaires. Mais qu'on ne nous laisse pas bloqués», se plaint le président de l'APC de Chellata. Le courant électrique manquait hier à plus de 5000 foyers, alors que l'eau était congelée dans les conduites de plusieurs localités. Plusieurs chemins de wilaya et quelques routes nationales demeurent fermés à la circulation, mais les autorités espèrent les ouvrir au plus tard aujourd'hui, comptant sur le renfort de l'armée.