Abdelkader Secteur n'est plus à présenter. Cet humoriste exceptionnel ne cesse de nous éblouir par ses sketchs hilarants puisés dans sa vie quotidienne et celle de ses concitoyens. Depuis le mois de juin écoulé, l'enfant du quartier de l'île se produit avec le « Jamel Comedy Club » à Paris où il connaît un triomphe. Comment a eu lieu le contact avec Jamel Debbouze ? Le directeur artistique de Jamel Debbouze, qui est de la région, s'est procuré mes DVD par un membre de sa famille et il les a présentés à Jamel qui a demandé à me voir sur scène. J'ai été alors invité à se produire pour un show-case privé au « Comedy Club », en mars 2009, et depuis, c'est une nouvelle aventure qui a commencé. Des projets en perspective ? Je suis au « Comedy Club » jusqu'au mois de décembre, ensuite, nous effectuerons une tournée dans les grandes villes de l'hexagone avant d'entamer une tournée européenne dans les métropoles où il y a une forte concentration de Maghrébins : l'Espagne, l'Italie, la Belgique, la Hollande et l'Angleterre. De plus, j'ai un rôle de 17 minutes dans le film « Les hors-la-loi » de Rachid Bouchareb. J'incarne le rôle d'un Parisien, Hamid le débrouillard qui fait découvrir Paris à Jamel Debbouze, un Algérien qui débarque pour la première fois dans la capitale française. D'ailleurs, une partie du film sera tournée à Sétif. D'autres séquences le seront à New York. Malheureusement, je n'y serai pas, car je meurs avant, enfin dans le film. Comment gères-tu ton nouveau statut de comédien célèbre ? Non, je reste toujours le même Abdelkader Secteur. Je continue à donner un peu de bonheur à mon public. Le succès ne me fera pas tourner la tête. D'ailleurs, j'ai encore beaucoup à apprendre, mais je suis persuadé que je vais persévérer dans ce métier parce que je suis entre de bonnes mains. Un mot pour conclure ? D'abord, je remercie les journalistes d'El Watan qui m'ont toujours soutenu par leurs articles réconfortants, ensuite, je vous raconte une blague : « Deux Noirs africains balayent le boulevard les Champs-Elysées. Quand ils arrivent à hauteur d'une vitrine où sont exposées des chaussures peau crocodile et dont le prix est de 1400 euros, l'un d'eux, s'adressant à son ami, lui dit : Combien tu touches par mois ? 1300 euros, répond l'autre. Même pas de quoi acheter une paire de chaussures alors que les crocodiles proviennent de chez nous. Pourquoi ne pas rentrer chez nous, chasser les crocodiles et les revendre à Paris ? C'est une idée géniale ! Les deux amis se rendent alors en Afrique et partent à la chasse de crocodiles. Arrivés devant une grande rivière, ils aperçoivent un crocodile. Ils tuent la bête et la font sortir sur la berge. Nous avons tué ce crocodile pour rien, fait remarquer l'un d'eux ! Pourquoi ? s'étonne l'autre. Il n'a pas de chaussures.