Le sélectionneur national des U 17, Athmane Ibrir, est loin d'être déçu par les deux défaites subies par l'équipe nationale dans ce premier tour, comme il l'avait déclaré à chaud juste après la défaite face à l'Uruguay. En technicien averti, il lance plutôt le débat sur l'avenir de cette équipe et les mécanismes à mettre en place pour perpétuer la formation des jeunes talents en Algérie. Il évoque également le match de ce soir contre la République de Corée. Quelle analyse faites-vous du dernier match contre l'Uruguay ? Contrairement aux appréciations des uns et des autres, mes joueurs n'ont pas été ridicules lors de cette rencontre perdue naïvement. Les deux buts adverses sont intervenus sur des détails. Le premier but est inscrit par chance pour l'adversaire. Cherchar rate un ciseau de dégagement, la balle heurte la poitrine de Bekakechi et c'est le but. Mes joueurs ont créé des occasions, mais ils se sont montrés une nouvelle fois peu efficaces. Et vint le second but après une balle récupérée par Gallagos qui effectue une course de 80 mètres pour la conclure par un tir qui finira sa trajectoire au fond des filets. Comme je l'ai dit auparavant, c'est cela le haut niveau. Le problème offensif a fait grandement défaut aux Verts. Ne pensez-vous pas que l'absence de Bendahmane aurait réglé le problème ? Le cas de Bendahmane est connu, le staff technique a décidé de ne pas le convoquer pour ne pas avoir participé aux stages de préparation pour le Mondial. Je reconnais toutefois son potentiel du fait qu'il nous a apporté un grand plus lors de la CAN par son sens de l'opportuniste et de buteur racé. Nous sommes des formateurs, nous n'avons pas le droit de badiner avec la discipline. Etes-vous satisfaits du rendement des joueurs lors des deux matches disputés ? Nous avons décelé des imperfections, mais il ne faut pas oublier que là nous disputons une Coupe du monde. Le niveau est très élevé, mais nos joueurs ne se sont pas fait ridiculiser. La défaite en match amical contre l'Allemagne, avant de venir au Nigeria, sur le score de 6 buts à 0, nous a secoués. Nous avons pris des mesures pour que cela ne se reproduise plus jamais. Ce qui fut fait. En somme, je suis satisfait de mes joueurs. A voir leur prestation contre l'Italie, je pense que ces joueurs ont du potentiel. Mais ils ont besoin de progresser encore plus pour espérer qu'ils puissent servir à l'avenir les sélections U 20 et seniors. Des valeurs sûres comme Ziane, Feghouli et Bezzaz pour ne citer que ceux-là, ont besoin d'être prises en charge à l'avenir pour progresser davantage. Justement, quel avenir attend ces jeunes à la fin de ce Mondial ? C'est une question qui mérite d'être posée à tous les niveaux. Il faut impérativement penser à l'avenir de ces joueurs. Nous n'avons pas le droit, en tout cas, de sacrifier cette génération qui, sérieusement pris en charge, devrait donner de grosses satisfactions à l'avenir. N'estimez-vous pas qu'il est nécessaire de reconduire le même staff technique pour accompagner ces jeunes dans la catégorie des U 20 ? Je pense que ces joueurs auront besoin de sang neuf. Pour leur bien, il faudra continuer le travail avec un autre entraîneur, ils auront besoin d'une nouvelle approche. Cela fait trois ans que je les suis, j'ai été pour eux le père, le grand frère, le professeur et l'entraîneur, ils ont besoin désormais de connaître un autre entraîneur pour le bien de leur progression. Que regrettez-vous de cette expérience ? Absolument rien, ce fut une belle aventure. L'Algérie revient aux Mondiaux des jeunes catégories après un long passage à vide. C'est cela le grand exploit. Revenons au match de ce dimanche contre la Corée. Comment l'appréhendez-vous ? Ce sera difficile devant une très bonne équipe coréenne. Nous jouerons toutefois nos chances à fond. L'essentiel est de réaliser une prestation préservant le prestige du football algérien et surtout de ne pas rentrer bredouilles au pays. Un résultat probant contre les Coréens serait une bonne récompense pour ces jeunes qui ont travaillé intensivement durant trois bonnes années.