C'est au moment où le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale français, Eric Besson, demande à la société civile et aux associations d'ouvrir un débat global sur le sens de l'identité française, que le Haut conseil à l'intégration rend son rapport sur ce qu'il convient d'appeler les valeurs de la République et la représentativité des élus issus de l'immigration dans les conseils municipaux. Paris : De notre correspondant Remis au Premier ministre, François Fillon, en septembre dernier, le rapport, riche de plus de cent pages et qui vient en complément au colloque sur la diversité organisé en 2006, avec l'Institut des études politiques, s'est basé sur les résultats des élections municipales de 2001 et de 2009. Les premiers résultats montrent que le nombre d'élus, eux-mêmes ou dont les parents sont issus de l'immigration extra-européenne, est très faible puisqu'il ne représente que 6.68 % de l'ensemble de l'échantillon. Autrement dit, 2343 élus sur un nombre total de 33 649 au niveau national. Cependant, l'étude fait constater une forte dynamique de progression entre les élections municipales de 2001 et celles de 2009. En effet, le nombre d'élus issus du Maghreb et de l'Afrique noire a atteint désormais 1070 élus. Naturellement aussi, la région où le nombre de représentants de la diversité est important reste Paris et sa banlieue avec 1032 représentants, 231 pour la région lyonnaise et 134 au niveau de la Provence- Alpes-Côte d'Azur. Il faut dire que les positions peu favorables qu'occupent souvent les élus issus de l'immigration au sein des listes électorales sont un frein certain à leur arrivée dans les instances publiques française, mairie, Parlement ou même Sénat… S'agissant de l'identité nationale et du respect des symboles de la République, le rapport recommande aux services de l'Etat de faire plus d'efforts d'explication et de compréhension de la situation des migrants qui arrivent dans l'Hexagone. Le Haut conseil juge important d'expliquer aux nouveaux arrivants mais aussi à tous les jeunes Français, le sens des valeurs inscrites dans la devise (Liberté, Egalité, Fraternité) et les remettre dans la perspective d'un idéal politique. Il conseille également que soit présent le buste de la Marianne dans les écoles et les lieux publics pour se familiariser avec les symboles républicains. Sans oublier l'apprentissage par cœur de la Marseillaise qui doit être apprise et chantée sans erreurs. Or, la réalité française est tout autre. Mais il se trouve que cet idéal est parfois détourné par ceux-là même qui sont censés le faire respecter et le faire vivre dans le cœur des étrangers. Complaisance, piston, réseaux, trop de mauvais exemples ternissent l'image d'une République irréprochable, estiment les associations de défenses des étrangers. Ces dernières insistent surtout sur le côté économique et la nécessité d'offrir des perspectives professionnelles aux jeunes issus de l'immigration, qui souffrent d'un taux de chômage élevé par rapport à la moyenne nationale. En dehors de cela, juge un syndicaliste de la CGT qui soutient les travailleurs sans papiers, il n' y aura aucun changement pour les Français d'origine étrangère.