« Ensemble nous allons traverser beaucoup d'années », a déclaré Joan Baez, la star américaine du « protest song », lors de son concert montpelliérain donné à la clôture des Internationales de la guitare, une manifestation annuelle consacrée aux plus grands interprètes ayant cet instrument en partage. Montpellier(France) : De notre envoyé spécial Après près d'un demi-siècle de carrière, elle draine encore les foules, nostalgie des sixties et seventies pour certains, découverte pour d'autres. En effet, un monde fou, toutes générations confondues, l'a acclamée, samedi soir, sur l'esplanade du Peyrou, en plein cœur de la cité. Comme Angelina ou Sweet sir Galahad , certains de ses titres sont très connus et sont repris en cœur. Sa voix a perdu en intensité mais sa stature de combattante contre la guerre (elle le répétera à plusieurs reprises) demeure impressionnante. De ses œuvres récentes, elle interprètera Scarlet Tide mais aussi God is God . Les musiciens (accordéon, banjo, contrebasse, …) qui l'accompagnent ont assuré une bonne moitié du répertoire, qu'elle a présenté ce soir-là mais c'est quand elle se retrouve seule avec le public qu'on retrouve celle qui a, 40 ans auparavant, enflammé woodstock avec ses chansons d'amour et d'espoir devenues des classiques du genre. Elle est particulièrement sublime avec Diamonds and Rust de sa propre création, un titre particulièrement touchant exprimant le chagrin d'une séparation. Aussi, preuve de sa générosité, elle a de tout temps chanté des reprises par respect pour les artistes de sa génération mais pas seulement, comme quand elle reprendra un air de Renaud. Sinon c'est Suzane de Léonard Cohen ou l'éternel Blowing in the wind de Bob Dylan qu'elle proposera, entre autres. A l'aise sur plusieurs registres et même plusieurs langues, elle clôtura sa soirée, avec un rythme latino, gracias la vida, après avoir interprété, avec son fils à la percussion, un titre en arabe que peu de gens connaissent de son répertoire, Djari ya Hamouda tiré du floklore tunisien. Mais le public a été tellement insistant pour l'avoir fortement acclamée, qu'elle est revenue sur scène pour enchaîner trois titres des plus engagés dont Here's to you, composé à la mémoire de Sacco et Vanzetti.