Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, a mis à profit la conférence de coopération algéro-allemande qui s'est tenue hier à Alger pour expliciter la nouvelle politique d'investissement du gouvernement. « C'est une politique sur laquelle nous ne bougerons pas », dira Temmar à propos des nouvelles mesures qui doivent servir, selon lui, « à assurer une vraie production de biens en Algérie ». « Jusqu'à quand va-t-on dépendre de l'étranger ? », s'interroge le ministre, qui explique que le gouvernement est déterminé à changer les règles du jeu pour diminuer les importations et implanter un vrai tissu productif dans le cadre du partenariat. Et d'ajouter : « Nous sommes prêts à financer la création d'entreprises en joint-venture entre investisseurs algériens et étrangers, mais nous tenons à une gestion privée des entreprises issues du partenariat. »« Nous mettrons l'argent nécessaire dans les opérations de partenariat mais nous exigeons en contrepartie un transfert de technologie, de savoir-faire et d'expérience », a martelé également Temmar qui soulignera que les investisseurs étrangers « même minoritaires avec 49% des parts, auront la totalité de la gestion des entreprises en vertu de contrats de dix ans au moins ». Tout en précisant que l'Etat compte « mettre beaucoup d'argent provenant du fonds de réserve dans les opérations de partenariat ». « Avant on plaçait notre argent en bons de Trésor mais ce schéma n'a pas fonctionné et aujourd'hui avec la crise, les taux d'intérêt sont très faibles. » Temmar a dit hier « comprendre que les entreprises allemandes veulent aller vers le privé algérien même si les entreprises publiques, sont libres et n'ont rien à avoir avec l'Etat ». Le ministre a encouragé les investisseurs allemands à s'intéresser encore plus nombreux aux entreprises algériennes précisant que « le gouvernement planche sur la réhabilitation du secteur privé », et « nous sommes en train de calculer afin d'injecter des milliards de dollars pour le développement du secteur privé ». Il informera la presse en marge de la conférence algéro-allemande qu'une loi sur l'innovation est pratiquement finalisée par le gouvernement. Temmar a plaidé longuement, hier, pour la nouvelle politique du gouvernement qui est intervenue, selon lui, suite aux échecs des politiques passées qui n'ont pas du tout servi à diversifier la nature des investissements. « Les investisseurs étrangers ne s'intéressent jusqu'à présent qu'au pétrole et ce qui tourne autour du pétrole », a insisté Temmar qui souligne la dépendance toujours plus grande du pays des hydrocarbures : « Tous les investissements précédents allaient au secteur pétrolier au détriment des autres secteurs que l'Algérie voulait développer grâce à l'ouverture au partenariat étranger. » « Cela ne peut pas continuer, car nous voulons mettre en place un cycle de production et de croissance pour ne pas aller désarmés à la mondialisation. »