Véritable casse-tête, le ramassage des ordures ménagères demeurera sans conteste un épineux problème pour les élus locaux du chef-lieu de la wilaya, qui semblent, en tous points de vue, dépassés par l'ampleur de cette entreprise. Les moyens humains et matériels du service communal chargé du nettoiement de la ville sont largement en dessous des attentes des citoyens. La commune ne dispose que d'une dizaine de camions de faible tonnage et de deux engins mécaniques de travaux publics dont les plus valides ne dépassant guère les doigts d'une seule main, affectés au ramassage des ordures ménagères à travers tout le chef-lieu de la wilaya. Cette opération quotidienne de collecte, qui touche les 25 quartiers de la ville, mérite bien que l'on s'y penche davantage et avec sérieux puisqu'à ce tableau peu reluisant, il faut ajouter un effectif réduit à une soixantaine de personnes recrutées, dans leur majorité presque absolue, dans le cadre du filet social et exiger de chacun d'eux un travail parfait et satisfaisant à la fois, relève du défi. Des tonnes de détritus délaissées inconsciemment après leur passage par ces ouvriers communaux jonchent, à longueur de journée, voire durant des semaines entières, les voies piétonnières et places publiques situées loin des regards indiscrets. Les véhicules brinquebalants, chargés de cette opération de salubrité publique, passent dans les rues et artères de la ville à la vitesse d'une étoile filante, laissant derrière eux des tonnes de détritus transformés en lieux de prédilection favoris pour des cohortes de chats de gouttière et de chiens errants. Pas un seul quartier de la ville n'a été épargné par ces tonnes de déchets abandonnés à chaque coin de rue et le laisser-aller des élus locaux, qui ont peut-être d'autres chats à fouetter, accentue davantage cette atmosphère palpable de mal vie chez l'ensemble des citoyens de la capitale des monts des Ksours. Il faut préciser que cette situation, préjudiciable au cadre de vie qui s'offre à longueur de journée au regard des citadins, ne fait qu'accentuer la descente aux enfers d'une ville qui compte quelque 65 000 âmes, aux espaces publics autrefois plus conviviaux et accueillants.