Les titulaires de diplôme d'études universitaires appliquées (DEUA) ne baissent pas les bras. Ils observent depuis lundi un rassemblement ininterrompu devant la direction générale de la Fonction publique pour exiger une décision ministérielle portant reconnaissance officielle de la valeur universitaire de leur diplôme et son équivalence avec la licence du nouveau système (bac+3). Le sit-in est interrompu par les descentes de la police qui tente de disperser les protestataires. Le collectif des titulaires de DEUA a dénoncé hier «le traitement méprisant de certains agents de police ayant essayé d'obliger des protestataires de quitter les lieux». «Nous avons été embarqués de force, dans la soirée, jusqu'à la gare routière d'Alger, où quelques policiers ont voulu nous faire monter malgré nous dans des bus pour nous renvoyer dans nos wilayas», a expliqué Khaled Guellil, représentant de ce collectif, qui dénonce l'attitude «méprisante de ces agents qui n'a eu d'égale que la détermination de nos collègues qui ont su résister à ces méthodes et ont décidé de maintenir le sit-in». C'est après de longues démarches que le collectif a pu atteindre un niveau appréciable dans le processus de reconnaissance de ce diplôme. Le comité national des titulaires de DEUA a entamé ses démarches voici plusieurs années. Si au début, les portes étaient fermées devant ces universitaires lésés, sur le plan indemnitaire par la non-reconnaissance de leurs diplômes par la Fonction publique qui les a mis sur un pied d'égalité avec les titulaires de diplômes délivrés par les centres de formation professionnelle, où l'accès ne nécessite pas le baccalauréat. Quelle issue pour ces diplômés Le ministère de l'Enseignement supérieur a mis beaucoup de temps à trancher en faveur de cette catégorie de diplômés. La question de classification des titulaires de DEUA sur la grille indiciaire des salaires a toujours été considérée comme n'étant pas du ressort du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.Sortis des universités algériennes depuis les années 1990, ces diplômés sont également privés de promotion. Les propositions de la tutelle, qui consistent en mesures leur permettant de poursuivre leurs études à l'université afin d'obtenir des diplômes de licence (bac+4) ou d'ingéniorat (bac+5) sont semées d'embûches. Sur les 100 000 diplômés, selon le même comité, seules quelques exceptions peuvent trouver des places pédagogiques dans leur spécialité. Malgré les textes existants, ce n'est que fin mars dernier que la direction de la Fonction publique a consenti à signer un PV de réunion où il est clairement mentionné que cette institution a décidé de prendre en charge des doléances de ces diplômés. «Les responsables ont promis de lancer un processus de reconnaissance de l'équivalence du DEUA avec le LMD et la régularisation de la situation des fonctionnaires lésés», a expliqué M. Guellil, lequel a précisé que cette manifestation sera maintenue jusqu'à ce que la tutelle décrète une décision ministérielle explicitant cette reconnaissance.