Des dizaines milliers de manifestants ont réclamé, hier à Niamey, le départ du président Mamadou Tandja, qui a obtenu par un référendum controversé de rester au pouvoir jusqu'en 2012. « J-9 pour Tandja », « à bas les usurpateurs du pouvoir ! », « alternance oui », ont scandé les manifestants, munis de banderoles et de pancartes hostiles au régime. « C'est un signal fort du peuple pour signifier à M. Tandja que le délai légal de son dernier mandat prend fin le 22 décembre », a déclaré Issoufou Assoumane, un des principaux chefs de l'opposition, lors d'un rassemblement devant le siège du Parlement. La manifestation avait lieu à l'appel de la Coordination des forces démocratiques pour la République (CFDR), une coalition de partis politiques, d'organisations de défense des droits de l'homme et de syndicats dénonçant le « coup d'Etat » du président Tandja. Certains manifestants brandissaient des portraits des principaux opposants, comme l'ex-Premier ministre Hama Amadou, le président du Parlement dissous en mai Mahamane Ousmane et Mahamadou Issoufou, qui vivent à l'étranger. En exhortant la communauté internationale à maintenir la pression sur Niamey, les manifestants apportent leur soutien à la médiation ouest-africaine pour une sortie de crise. Au lieu de se retirer à la fin de deux mandats consécutifs en décembre, Mamadou Tandja avait obtenu par un référendum contesté, en août, une prolongation de son mandat. Pour pouvoir organiser ce référendum, il avait dissous le Parlement et la Cour constitutionnelle, plongeant le Niger dans une grave crise politique. Le 22 novembre des milliers de personnes avaient déjà manifesté dans la capitale pour exiger le départ de M. Tandja, lui demandant d'organiser une présidentielle démocratique avant de se retirer.