«Les bruits des supporters étouffaient, au rythme des attaques de l'équipe nationale, les paroles du muezzin», ironise Smaïl, pressé de connaître le résultat à la sortie de la mosquée. Et c'est bien connu désormais, l'Algérien a deux religions : l'islam et l'équipe nationale, seule capable de rivaliser et de faire réunir plus de téléspectateurs que de pèlerins. Pendant le match Algérie-Allemagne, un autre match se disputait, celui des tarawih vs foot. «Ils gagneront des sous, nous des hasanettes (bonnes actions)», clament les supporters des tarawih. De l'autre coté, les footeux ne se sont pas laissés faire. A coups de fumigènes, feux d'artifice et chants footballistiques : «A quoi bon prier si l'esprit est ailleurs», concède Brahim, imam d'une bourgade algéroise. Alors, pendant que les quelques fidèles priaient à la mosquée pour que l'équipe nationale gagne, d'autres profitaient de ce spectacle. Bref, l'Allemagne gagne 2 à 1, le foot 3 à 0. «One two three viva l'Algérie !»