Parmi les défis majeurs à relever par l'Algérie figurent la lutte contre le chômage et la réussite de la réforme bancaire. C'est du moins la conviction du directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Rodrigo de Rato, qu'il a affirmée hier lors d'un point de presse tenu à Alger. Soulignant « la concordance de vues » avec les autorités algériennes et même avec l'UGTA, dont il a eu une entrevue avec le patron Sidi Saïd, M. de Rato a indiqué qu'au cours de la dernière décennie, « l'Algérie a progressé dans la transition d'une économie contrôlée par l'Etat vers un système d'économie ouverte, fondée sur le marché ». Une prouesse encouragée par le FMI, dont le DG a tenu à féliciter les autorités sur les « succès remarquables dans le rétablissement de la stabilité macroéconomique, des avancées dans la libéralisation du commerce extérieur et une accélération de la croissance économique ». Ce satisfecit du DG du FMI ne l'a pas empêché cependant de revenir sur les « défis majeurs » à relever pour accélérer durablement la croissance et abaisser un taux de chômage qui demeure, selon lui, « élevé ». Pour ce faire, M. de Rato a estimé que « la stabilité politique accrue de l'Algérie et la solidité de sa situation financière créent, à cet égard, une fenêtre d'opportunité idéale ». Plaidant pour de profondes réformes structurelles et institutionnelles afin de pouvoir relever les taux de croissance à même de créer de l'emploi, faire reculer la pauvreté et relever le niveau de vie de la population, le DG du FMI a, en outre, considéré « essentiel » que les richesses en hydrocarbures fassent l'objet d'une « gestion avisée tenant compte à la fois des besoins en infrastructures et des dépenses sociales et de l'importance du maintien de la stabilité macroéconomique ». Selon M. de Rato, la loi de finances 2005 marque une étape importante dans cette direction, en ce sens qu'elle vise, au-delà de la question du solde budgétaire, « l'efficacité et la transparence du processus budgétaire ». Tout en recommandant la poursuite d'une politique monétaire « prudente » qui a permis, selon lui, de maîtriser l'inflation, M. de Rato a considéré la mise en place d'un système bancaire solide et la poursuite du processus d'intégration de l'Algérie à l'économie mondiale au cœur de ces réformes. A ce titre, il a salué la décision récente de remplacer les prêts bancaires aux entreprises publiques non rentables par des subventions budgétaires explicites, tout en plaidant pour le renforcement du contrôle bancaire et la privatisation de plusieurs banques afin, dit-il, d'accélérer le transfert de savoir-faire et de pratiques bancaires modernes vers ce secteur. La ratification et la mise en œuvre de l'accord d'association avec l'Union européenne et l'accession de l'Algérie à l'OMC ainsi que l'intensification de la coopération régionale entre les pays du Maghreb vont, de l'avis du DG du FMI, renforcer les avantages de la libéralisation multilatérale du commerce. A cet égard, M. de Rato a fait savoir qu'il a proposé aux autorités d'organiser un séminaire régional sur la facilitation du commerce dans les pays du Maghreb en automne prochain. En tournée dans les pays du Maghreb, le DG du FMI a eu à rencontrer dans son escale algéroise le président de la République, le chef du gouvernement, le ministre des Finances, le gouverneur de la Banque d'Algérie ainsi que les présidents du Sénat et de l'APN. Sa rencontre avec le SG de l'UGTA s'inscrit, selon lui, dans le cadre des rencontres avec la société civile.