Les employés de la Société d'exploitation des gares routières (SOGRAL) de la wilaya de Tamanrasset ont procédé, récemment, à la fermeture de la nouvelle gare routière située à la sortie nord de la ville, afin d'exprimer leur ras-le-bol contre «le mutisme» de l'administration tutélaire, qui n'a toujours pas donné suite à leurs revendications portant sur l'amélioration des conditions socioprofessionnelles dans lesquelles ils travaillent. L'embarquement des voyageurs à destination des autres wilayas du pays s'était donc effectué hors de cette infrastructures qui a connu dernièrement une série de remous et de perturbations. Dans une lettre de doléances adressée au DG de Sogral, signée par une trentaine d'employés, toutes catégories confondues, les travailleurs protestataires ont réclamé les arriérés de salaire que la direction de la société n'a pas versés depuis novembre 2013, date de la mise en service de la gare routière en question. Les rédacteurs de la missive, dont nous détenons une copie, ont également soulevé le paiement irrégulier des rétributions, dont le montant est de surcroît inconstant. Le manque de personnel dans cette nouvelle structure tant au niveau administratif qu'aux guichets et des zones d'embarquement a aussi été signalé. Ce qui a contraint nombre d'employés à faire des heures supplémentaires ou encore sacrifier leurs journées de repos pour palier le manque et garantir le service aux voyageurs. Le pire dans cette situation reste le manque de sécurité dans cette gare sujette à mille et un périls en raison de son emplacement hors de la zone urbaine. Ce qui a par conséquent ouvert grandes les portes aux transporteurs fraudeurs et aux délinquants qui, laxisme des autorités aidant, imposent leur diktat sans que personne ne les inquiète. «Pour rallier le centre-ville, le voyageur doit débourser jusqu'à 400 DA pour parcourir une distance de moins de 5 km. La gare a été ouverte sur ordre du Premier ministre, bien qu'elle ne dispose pas de services et de moyens nécessaires pour son fonctionnement, particulièrement en ce qui concerne les équipements destinés au recouvrement des recettes journalières et les moyens de communication pourtant indispensables dans ce type d'infrastructures, ne serait-ce que pour alerter la direction générale en cas d'urgence. Les employés se retrouvent, dans la plupart des cas, dans des situations pénibles à cause de cet isolement qui les contraint à gérer quotidiennement les confrontations et les conflits avec les usagers, non sans danger. Nous avons sollicité la sûreté de wilaya, mais celle-ci nous a expliqué que la gare ne relève pas de ses compétences. La même requête a été adressée au groupement de la gendarmerie de la wilaya. Toutefois, aucune suite ne nous a été donnée. «Croyez-moi, pour se faire entendre par les autorités locales, c'est toujours la croix et la bannière. Le problème risque toutefois de prendre des proportions énormes si on continue à faire la sourde oreille», s'indignent les employés mécontents. Ces derniers menacent d'observer un mouvement de grève illimitée si leurs problèmes ne sont pas pris en charge rapidement, notamment celui relatif au renouvellement des contrats de travail et la fixation du barème des rémunérations ainsi que la grille des salaires. Pour plus d'explications sur cette affaire, nous avons, à notre tour, essayé d'approcher le responsable de l'unité locale de Sogral. Sauf que personne n'était disposé à nous fournir des informations. Néanmoins, nous avons appris que le directeur de l'unité a été relevé de ses fonctions et que la DG vient tout juste de nommer un remplaçant pour contenir la colère des employés et satisfaire leurs revendications.