En grève depuis plus de neuf jours, les travailleurs ont décidé de la fermeture de la gare suite à l'agression, énième du genre en l'absence des services de sécurité sur place, d'un agent de l'entreprise par un courtier d'une société de transport de voyageurs. La sécurité de l'infrastructure et des personnes, le transport du personnel et la mise en place d'un convoi spécial pour le transfert des recettes journalières sont entre autres les revendications formulées par les employés de la société chargée de la gestion de la nouvelle gare routière de Tamanrasset au DG de Sogral. En grève depuis plus de neuf jours, les travailleurs ont décidé de la fermeture de la gare suite à l'agression, énième du genre en l'absence des services de sécurité sur place, d'un agent de l'entreprise par un courtier d'une société de transport de voyageurs. "Le plus grave c'est que l'incident s'est produit sous le regard complice d'un élément des services de sécurité qui voulait envoyer un colis par le biais de la société en question. Notre collègue a été agressé sous ses yeux sans qu'il daigne bouger le petit doigt", se lamentent les agents de Sogral en brossant un tableau noir de leurs conditions de travail. Ils ont relaté avec amertume leur vie quotidienne et des journées meublées de risques et de dangers face à des transporteurs clandestins sans foi ni loi. En résumé, la vie de l'effectif local composé de 43 personnes est ainsi mise en péril dans cette infrastructure livrée au diktat des repris de justice notoires, et ce, depuis sa mise en service il y a 16 mois. à en croire nos interlocuteurs, il ne se passe pas un jour sans signaler une agression ou un harcèlement. Le pillage des bagages est devenu légion. "Nous avons saisi toutes les autorités compétentes, mais on nous oppose toujours une fin de non-recevoir. Les 60 gares gérées par Sogral à l'échelle nationale disposent d'un poste de sécurité, sauf celle de Tamanrasset. Rappelons que le même problème s'était posé à la gare de Biskra. Il a fallu qu'un de nos confrères soit assassiné pour que les autorités de cette wilaya réagissent. Faut-il attendre le pire pour que l'on prenne en charge nos doléances ?", s'interrogent-ils. Les employés mécontents ne savent plus à quel saint se vouer. Dans une correspondance adressée le 7 avril à leur DG, les grévistes réclament un minimum d'égard et de considération. Ils demandent à ce que leur rémunération soit calculée en fonction de la grille des salaires en vigueur. Ils veulent aussi que les textes régissant l'entreprise et son règlement intérieur soient appliqués au même titre que les autres gares relevant de Sogral. Les employés exigent une commission d'enquête sur la vente anarchique et déloyale de billets de voyage par les "transporteurs zélés" disposant d'une autorisation de la direction du commerce. "Certains transporteurs, laxisme des autorités locales aidant, se sont arrogé le droit de desservir des lignes hors frontières, à l'exemple de Tamanrasset-Libye. Les voyageurs, des étrangers pour la majorité, déboursent jusqu'à 10 000 DA le billet pour qu'ils se retrouvent abandonnés au fin fond du désert. Comportement inhumain !", dénonce-t-on. Il convient de noter que la gare reçoit quotidiennement plus de 1000 voyageurs et 34 bus desservant diverses destinations. Depuis la fermeture de l'infrastructure, l'embarquement se fait à même la chaussée et au péril de la vie des centaines de voyageurs. R. K.