Tout en appelant à « la désobéissance civile », les manifestants demandent aux commerçants de toute la wilaya de baisser rideau du matin jusqu'à 18h pour que « tout le monde prenne conscience de ce qu'endurent les habitants de Tidikelt depuis 12 jours de protestation et de résistance contre l'exploitation des gaz non conventionnels dans le Sud. Les commerçants qui ne respectent pas cette note assumeront leur entière responsabilité, » menacent-ils, dans un communiqué distribué lors de la marche à laquelle ont pris part près de 1000 personnes. Les marcheurs, constitués pour la majorité d'entre eux par des étudiants, collégiens et lycéens, ont parcouru plus de 10 km, scandant des slogans appelant particulièrement à « arrêter l'exploitation du gaz de schiste à In Salah ». Sous l'œil vigilant des services de sécurité mobilisés à cet effet, les protestataires ont organisé un sit-in de moins d'une heure à la place publique Ilamen, au centre-ville, avant d'amorcer leur marche à destination du centre universitaire El hadj Moussa Ag Akhamok en passant par le siège de la wilaya et sillonnant les principales artères de la capitale de l'Ahaggar.
Arborant des pancartes et des banderoles où l'on pouvait lire, entre autres, « Non au génocide », « Nous sommes tous jaloux de notre pays », « non au gaz de schiste », les manifestants ont dénoncé le silence des autorités locales et l'omerta observée par le Président de la République pendant que tout le sud s'embrase. Des slogans hostiles au pouvoir en place ont été également scandés par les contestataires qui ont pointé d'un doigt accusateur les députés de la région, du fait qu'ils ont adopté "aveuglement" ce projet "polluant et destructeur" sans penser à sa dangerosité ou encore à son impact pernicieux sur l'environnement et la santé publique.