L'état de délabrement du réseau routier qui dessert la plupart des villages de la commune d'Ighil Ali offre de légitimes raisons de se laisser envahir par le doute et les inquiétudes quant à l'avenir de plus en plus incertain de ces collines presque oubliées. C'est le cas notamment du village El Kalaâ. Ce village, qui abrite la tombe d' El Mokrani, un des principaux leaders des insurrections connues au XIVe siècle, constitue une région historique qui mérite un meilleur sort. La route qui serpente en pente n'est jamais empruntée que par ses habitants qui vivent dans un isolement complet, surtout en période hivernale. « Pendant l'hiver, nous sommes coupés du reste du monde, il nous est impossible de nous approvisionner. Ce que nous craignons le plus pendant ces périodes, c'est d'avoir à transférer un malade ou une femme sur le point d'accoucher vers les structures de santé », se plaint un villageois qui ajoute que les transporteurs et autres commerçants préfèrent desservir d'autres localités plus accessibles.