A Mila, les mouvements de protestation se poursuivent à un rythme alarmant qui renseigne sur le dur quotidien de la population. Lundi dernier, des dizaines de citoyens du quartier Ouled Salah ont pris d'assaut le centre-ville de Téleghma qu'ils ont bloqué. La raison en est la dégradation avancée du cadre de vie. L'état défectueux des routes, les carences de l'éclairage public, les lenteurs dans la répartition des logements sociaux et les quotas insuffisants en matière d'habitat rural étaient les soucis mis en avant par les manifestants. C'était aussi le cas de la population rurale de Chigara qui a paralysé trois jours durant, en septembre dernier, le siège de l'APC, en réaction notamment au chômage endémique dans la région. Des affrontements violents s'étaient alors produits entre villageois, auxquels se sont jointes des dizaines de femmes. La Gendarmerie nationale a procédé à une cinquantaine d'arrestation parmi les jeunes manifestants. Le 3 janvier dernier, les riverains de la mechta Tarmil, dans la commune de Ferdjioua, ont fermé la RN100 pendant près de six heures pour protester contre l'absence d'eau potable et de transport scolaire. Une semaine après, ce fut au tour des habitants du douar Timridjine, relevant de la commune de Tiberguent, d'obstruer la RN79, revendiquant la réalisation du réseau d'assainissement, le revêtement de la route menant à leur hameau et la pose de l'éclairage public.