Une situation déjà pénible, à laquelle il faut ajouter les longues journées et soirées d'attente pour livrer leur produit. Ces derniers jours, des files interminables sont visibles à proximité de l'usine de transformation de la tomate industrielle d'El Fedjoudj, où des centaines de camions de gros tonnage et autres tracteurs agricoles attendent moteur à l'arrêt. Une attente que les derniers arrivés de cette longue chaîne ont fini par atteindre la RN 20 et la ville d'Héliopolis, soit 4,5 km plus loin. «Une bonne production de la tomate est synonyme de contraintes majeures. Telle est la situation à laquelle nous sommes confrontés», nous déclare un agriculteur exaspéré d'avoir attendu plus de 40 heures pour voir au final son camion le lâcher à la dernière minute suite à une panne du moteur. En effet, ce sont des visages mécontents que nous avions rencontrés devant l'usine d'El Fedjoudj. D'abord, il y a l'odeur désagréable de la tomate qui pourrit au soleil et de son jus qui s'écoule des bennes. «Nous perdons entre 15 et 25% du poids de la cargaison», nous déclare un agriculteur et d'ajouter : «chaque jour que je passe ici au soleil à attendre me fait perdre de l'argent, mais je suis également contraint de mobiliser mon camion alors que ma production attend dans les champs». En effet, la situation ne tend pas vers l'amélioration, puisque la saleté n'a pas manqué de faire réagir certains riverains à Héliopolis. «Les camions et les tracteurs sont venus jusqu'à nous. Nous humons la pourriture, c'est infernal ! Qu'ils trouvent d'autres lieux pour faire la chaîne», nous dit-on. La présence des policiers, notamment à l'entrée d'Héliopolis, n'est pas anodine. «Ils sont là pour sécuriser les lieux éviter tout problème pouvant survenir», concluent nos interlocuteurs.