Azza Zarad, l'épouse de Taoufik Ben Brik, s'est rendue mardi au Parlement européen à Strasbourg, accompagnée d'une délégation composée de Kamel Jendoubi, président du Réseau euro-méditerranéen des droits de l'homme (Remdh) et du Comité pour le respect des libertés et des droits de l'homme en Tunisie (Crldht), Mohieddine Cherbib, président de la FTCR (Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives), Khémaïs Chammari, membre des comités de soutien à Taoufik Ben Brik et à Zouheir Makhlouf et de la commission nationale pour les libertés d'expression et d'information et Mathieu Routier du Remdh. Ce déplacement a coïncidé avec celui de la délégation gouvernementale tunisienne qui s'était rendue auparavant à Bruxelles avant de rejoindre Strasbourg. « En dépit du forcing des autorités tunisiennes pour essayer de déprogrammer ce débat sur les relations UE-Tunisie, les principaux groupes politiques du Parlement européen l'ont inscrit au programme de cette session de janvier 2010 et, lundi 18 janvier après-midi, une ultime tentative de déprogrammation, sous le couvert d'un ordre du jour chargé (Haïti, dernières auditions des commissaires, etc.) a fort heureusement échoué à l'issue d'un vote qui a consacré l'échec cinglant du ‘‘lobby'' pro-gouvernemental tunisien », souligne, dans un communiqué, le Comité pour le respect des libertés et des droits de l'homme en Tunisie. Le débat sur les relations UE-Tunisie est définitivement confirmé. A cette occasion, les groupes socialistes, les Verts, la Gauche unie et les Libéraux mettront l'accent sur « la nécessité pour l'Union européenne d'exiger le respect de l'esprit et de la lettre de l'article 2 de l'accord d'association UE-Tunisie relatif à la démocratie et aux droits de l'homme ainsi que la prise en compte des directives de l'UE sur les droits humains et sur la protection des défenseurs », souligne le communiqué. Et d'ajouter que les intervenants insisteront notamment sur « l'importance de ces critères dans la perspective de l'ouverture éventuelle de négociations sur l'octroi, pour le moment hypothétique, d'un ‘‘statut avancé'' très convoité par le gouvernement tunisien ». Les recommandations, probablement orales, qui seront faites à l'issue de ce débat, pourraient, dans ces conditions, être relancées à la session de février 2010 si le gouvernement tunisien ne prend pas, dans les deux semaines à venir, des mesures significatives et concrètes visant à mettre un terme aux effets de l'accentuation depuis le mois de septembre 2009 de sa dérive répressive et policière. La revendication de la libération de Taoufik Ben Brik et de Zouheir Makhlouf ainsi que les objectifs à court terme de « la feuille de route » avancée en novembre 2009, par le Crldht n'en sont que plus urgentes.