Le dernier drame survenu à la cité des Colonnes à l'ex-Climat de France met à nu, une nouvelle fois, l'anarchie qui caractérise le cadre de vie du citoyen, notamment dans les zones à forte densité où l'érection de taudis et constructions illicites sur les terrasses et dans les abords d'immeubles ne sont pas seulement pour amocher la mégapole, sinon un foyer de risque à l'état de latence en matière de sécurité. L'on dénombre entre 400 à 500 familles, voire plus, élisant domicile sur les terrasses d'immeubles où l'usage de la buanderie n'est qu'un lointain souvenir. On accapare l'espace commun pour le départager entre trois ou quatre familles avec la bénédiction, parfois, du gérant d'immeuble ou sous l'œil complice de l'OPGI ou de la Régie foncière. C'est selon. Des habitations de fortune élevées dans l'ex-carrière Jobert, Diar Echems et des favelas nichées sur des versants de communes de la capitale – sans compter des écoles transformées en lieux de transit – sont autant de réceptacles dont les conditions de vie laissent à désirer. Non seulement les locataires bravent le danger en foulant le b. a.-ba des normes de construction, mais ils échappent au registre de Sonelgaz et celui de Seaal. Deux entreprises publiques qui peinent à trouver la solution idoine pour réduire leur manque à gagner qui résulte du piratage de l'alimentation. Car, convenons-en que cette pratique est un secret de Polichinelle et chacun des pensionnaires de ces réduits misérables a son propre système D. Outre ce décor planté un peu partout à travers la ville aux allures de « gourbisation », un autre paysage nous est offert lorsqu'on enjambe certains gués. Sur certains lits d'oueds et les bassins versants de Oued Koriche, Bologhine, Raïs Hamidou et Hammamet, pour ne citer que ces communes, des bicoques de tôle se disputent les terres du beylik sans gêne aucune, en priant le Seigneur que leurs galetas ne soient pas emportés par la furie des eaux en cas de crue ! Les services d'urbanisme de la commune, eux, ferment l'œil. Ils se disent ne pas disposer de moyens d'intervention ou ne pas avoir les coudées franches pour démolir les concrétions anarchiques, pendant que la PUPE (Police d'urbanisme et de la protection de l'environnement) fait pratiquement du surplace en ne se limitant, en cas d'infraction, qu'à l'établissement de procès-verbaux que la wilaya déléguée garde sous le boisseau.