Le père du jeune enfant kidnappé mercredi dernier à Seddouk Oufella, entrepreneur de son état, restait hier sans nouvelles de son fils. Le scénario n'est pas nouveau dans la wilaya. Il a déjà plongé dans l'inquiétude de nombreuses familles bougiotes. Le phénomène de kidnapping a atteint un rythme, ces derniers jours, que Béjaïa n'a pas connu même au plus fort de l'activité terroriste. En l'espace de quelques jours, ce sont pas moins de six kidnappings qui ont eu lieu sur le territoire de la wilaya dont la majorité a pour cible des enfants. Tout porte à croire qu'il s'agit d'un groupe organisé. Des indices accréditent cette thèse. A. Ikherbane, commune d'El Flaye, le 3 janvier dernier, un camion frigorifique file un enfant pas plus haut que trois pommes. L'enfant, 5 ans, qui sortait d'une école primaire à la mi-journée, a réussi à se tirer du traquenard en courant vers la maison de ses parents toute proche. Fayçal a aussi 5 ans. Pas plus haut que trois pommes, il venait aussi de terminer ses cours de préscolaire, à la mi-journée. En sortant de l'école Cheikh Belhahad, il n'aura pas le temps d'arriver chez lui. Ses ravisseurs l'ont happé. Ceux qui ont tenté la même chose vers la fin décembre 2009, sur la personne d'un autre enfant, âgé de 11 ans, dans la commune d'Akfadou ont heureusement échoué. L'élève a pu échapper à leurs griffes et s'abriter à l'intérieur d'une brigade du Darak el watani qui a eu à traiter de presque tous ces actes d'enlèvement dont celui de Seddouk Oufella. Jusqu'à hier, le petit Fayçal n'a pas donné signe de vie. Selon des indiscrétions, ses ravisseurs exigent 600 millions de centimes contre sa libération. Soit le même montant que l'on a exigé pour libérer deux jeunes hommes enlevés, par un groupe terroriste cette fois-ci, le 18 janvier dernier du côté de Toudja. Ils seront libérés la même journée sans paiement de rançon. Un dénouement heureux qui était intervenu une semaine après que la disparition d'un autre enfant, d'à peine 4 ans celui-là, a affolé toute une population dans la région de Tibane. Encore une fois dans la vallée de la Soummam. Le petit enfant a disparu, pour rappel, en un clin d'œil, soit le temps de s'éloigner d'une encablure de ses parents en plein champ. On l'avait perdu de vue toute une après-midi et en cet intervalle de temps la mobilisation a été générale pour sa recherche. On le retrouvera complètement apeuré. Il racontera, plus tard, qu'il a été kidnappé par deux hommes qui l'ont frappé avant de le relâcher. Peut-être sous la pression du ratissage déclenché. Cette montée d'actes d'enlèvement dans la wilaya de Béjaïa qui ciblent les enfants scolarisés, cueillis à la sortie des écoles, inquiète plus d'un. Si cette appréhension ne date pas d'aujourd'hui, elle est exacerbée par les derniers réaménagements dans les horaires scolaires qui ont repoussé l'heure de la sortie des classes à 17h30 pour certaines écoles. Des horaires qui jettent les petits écoliers dans la gueule du loup.