Une circulaire sera diffusée cette semaine au niveau de toutes les directions de l'éducation du pays pour mettre fin aux évaluations mensuelles – appelées communément évaluation continue – imposées des années durant aux élèves du primaire. C'est lors de l'installation du collège d'inspectorat de la wilaya d'Alger que la ministre a annoncé cette mesure, en vue de «lutter contre les effets néfastes de ce type d'évaluation sans aucune valeur ajoutée sur le niveau des élèves», explique Nedjadi Messeguem, inspecteur général au ministère de l'Education nationale qui assure, qu'à partir de ce mois d'octobre, «les élèves du cycle primaire ne subiront que des évaluations trimestrielles». Des enseignants et des parents d'élèves ont exprimé leurs préoccupations face aux effets de ces multitudes de compositions qui ont eu pour conséquence de perturber les élèves qui sont exposés à plus de stress par ces examens, sans grand résultat. Selon Ali Benzina, président de l'Organisation nationale des parents d'élèves, il s'agit d'une revendication pressante des associations de parents d'élèves qui luttent, depuis de longues années, contre cette forme d'évaluation qui n'a aucun effet positif. «C'est une véritable source de stress dans la majorité des classes», commente le représentant des parents d'élèves. «Cette évaluation pratiquée sous forme d'interrogations écrites ou orales notées et comptabilisées dans la moyenne générale perturbe la concentration des élèves sur les évaluations plus importantes que sont les compositions trimestrielles», soutient la même association qui dénonce l'attitude de nombreux enseignants qui utilisent cette note «pour gonfler les moyennes de certains élèves ou le contraire». «Nous avons d'ailleurs saisi officiellement le ministère sur ce genre d'abus», précise M. Benzina. «En tout cas, sur le plan pédagogique, l'évaluation continue introduite dans le cadre des réformes de 2003 n'a apporté aucune valeur ajoutée», explique-t-on également. Le ministère a décidé, par la même occasion, d'instaurer un examen de rattrapage au profit des élèves ayant obtenu entre 9 et 9,99/20 à la fin de la première année secondaire, en vue de diminuer le taux de déperdition scolaire à cette étape de la scolarité. Selon M. Messeguem, cette mesure sera effective à partir de juin 2016. Le ministère a pris en considération le taux de redoublants et d'exclus en 1re année secondaire proche de 30%, selon la ministre de l'Education qui donne ainsi l'occasion aux élèves en échec de refaire l'année pour ne pas être éjectés de l'école. Les syndicats du secteur restent mitigés sur cette décision, les uns la considérant comme étant «en harmonie avec les revendications des enseignants alarmés par les 400 000 élèves qui quittent annuellement les bancs du lycée» et les autres y voient une solution «conjoncturelle» qui «réduit la tâche des conseils de classe à la gestion des flux des élèves».