Agréé par le ministère de la Culture en septembre 2011, sous l'appellation Coopérative culturelle et artistique, cet établissement géré par un professionnel du domaine propose des cours de musique pour enfants et adolescents : piano, guitare, flûte à bec, chant, solfège. Les élèves y apprennent également la culture vocale, le chant classique universel et le chant populaire algérien. La nomenclature de formation pour l'année 2015-2016 comporte aussi des cours en éducation artistique destinés aux jeunes filles qui s'occupent des enfants dans les crèches, les écoles primaires et les maisons de jeunes. Autour d'un piano, le directeur de l'école, Ramdane Deghir, nous explique l'ABC de la formation musicale dispensée. «Nous commençons par le volet théorique en axant sur tout ce qui est solfège. Quand l'élève maîtrise bien la lecture des partitions, on passe au côté pratique, la culture vocale, les techniques de respiration, les vocalises et l'articulation, entre autres». Entre deux morceaux de Hadj Mohamed El Anka, il poursuit : «L'objectif primordial de notre école est de vulgariser l'enseignement musical et donner une vraie formation à tous les jeunes talents. La musique ne peut pas être l'apanage des professionnels. Elle peut être pratiquée par tout le monde.» Cet ancien diplômé de l'Institut national de musique (INM) d'Alger et du Centre d'études polyphoniques de Paris estime qu'il y a un vide au niveau des institutions éducatives en matière d'enseignement musical en Algérie. «La musique n'existe pas à l'école et pourtant, elle est dans le programme scolaire. L'éducation musicale figure bel et bien dans le programme du primaire, mais elle n'a jamais été pratiquée pour la simple raison que les enseignants ne sont pas formés. Même la séance de chant qui existait avant a été supprimée. Les élèves ne chantent plus à l'école. Sur le plan pédagogique, il s'agit pour l'école, qu'elle soit publique ou privée, d'organiser l'enseignement musical. Ce dernier qui ne commence pas par l'école est tout à fait insuffisant. Il faudrait que l'Etat permette l'ouverture d'écoles de musique dans les villes, les quartiers et les villages. Actuellement, l'enseignement de la musique se fait au niveau des maisons de jeunes et de la Maison de la culture. Les gens qui y travaillent dans ces établissements font de l'animation, parce qu'ils ne sont pas payés comme professeurs et ne sont pas considérés comme professeurs de musique à part entière.» Outre des novices qui désirent apprendre à jouer d'un instrument, l'école privée de formation artistique de Tizi Ouzou accueille de jeunes chanteurs amateurs et professionnels. «Vous avez une belle voix, nous avons la technique» est le credo de formation de cette pépinière de talents en herbe qui met l'art au service des jeunes.