Le Bayern a tremblé devant son public avant de surmonter un retard de deux buts à la pause, entraîner le match en prolongations grâce à son duo Müller-Lewandowski et battre à l'usure le finaliste 2015. «Quelle soirée incroyable ! On a vu combien ça peut être serré quand deux grandes équipes s'affrontent», a lancé Thomas Müller au micro de la chaîne publique ZDF. «On a fait des cadeaux à l'adversaire. Mais après, on a vu quel football on était capable de jouer», a souligné pour sa part Manuel Neuer. Un soulagement énorme pour l'entraîneur Pep Guardiola. Le Catalan, qui a toujours atteint le carré final lors de ses sept précédentes participations à la tête du Barça, puis du Bayern, est particulièrement sous pression pour sa troisième et dernière tentative en Bavière avant de rejoindre Manchester City cet été. Fidèle à sa devise «Fino alla fine», la Juventus Turin, avec un énorme Paul Pogba buteur, s'est battu jusqu'au bout, tenant l'exploit jusqu'aux dernières secondes du temps réglementaire. Maestro de l'improvisation, Massimiliano Allegri a surmonté les absences (Marchisio, Dybala, Chiellini) et trouvé la combinaison-miracle pour faire déjouer un Bayern Munich fantomatique durant la première période où Pogba a rayonné. Le grand Bleu a pesé par son physique et son intensité dans les duels et, surtout, à mis la Juve sur orbite en ouvrant la marque dès la 5e minute de jeu ! Les Bianconeri montraient qu'ils n'étaient pas venus en victimes expiatoires, ni pour défendre à l'italienne, pressant très haut les Bavarois déstabilisés. Slalom Tactique payante puisque peu avant la pause un ballon perdu par Alaba dans la surface italienne profitait à Morata qui, au terme d'un brillant slalom, servait Cuadrado qui doublait la mise avec son premier but en C1 (0-2, 28e). Le Colombien aurait même pu s'offrir un doublé sur un centre parfait de Pogba, si Neuer n'avait pas sorti une superbe parade au deuxième poteau (44e). Le scénario inverse du match aller où le Bayern avait mené 2-0 avant de concéder deux buts. Le géant bavarois allait-il cette fois être l'auteur du renversement ? Cela semblait mal embarqué au retour des vestiaires avec Morata qui avait deux occasions d'alourdir la marque en contre mais les manquait. Le cœur de l'Allianz Arena a recommencé à battre fort lorsque Lewandowski a réduit l'écart en reprenant de la tête au deuxième poteau un centre de Douglas Costa (73e). Le 8e but du Polonais cette saison en C1. Les vagues rouges ont déferlé, surtout sur le flanc gauche avec un Ribéry enfin inspiré pour échapper à son garde du corps. Mais pas facile de déjouer une défense italienne et un gardien comme Buffon. Sauf pour Müller. Au deuxième poteau, le champion du monde reprenait de la tête un centre de Coman dans les dernières secondes du temps réglementaire (90e+1) pour envoyer le match en prolongations! Des minutes clairement en trop pour le champion d'Italie qui avait tant investi. La pression devenait trop forte et la défense turinoise craquait une première fois sur une combinaison où Muller remettait en pivot pour Thiago Alcantara, qui avait remplacé Ribéry (108e). Puis une seconde fois sur une frappe bien ajustée de Coman (110e). La messe bavaroise était dite et le champion 2013 pouvait rejoindre le clan des grands avec le Barça et le Real Madrid. Intouchable Barcelone : le champion d'Europe en titre a écarté Arsenal (3-1) grâce à son trio offensif «MSN» (Messi-Suarez-Neymar), mercredi en 8e retour de Ligue des champions, une victoire confortable synonyme de neuvième qualification d'affilée en quarts pour le club catalan. Cela fait désormais 38 matches de rang que le Barça n'a pas perdu cette saison et face à cet incroyable trident, dont chacun des membres a marqué mercredi, c'était sans doute mission impossible pour les Gunners, déjà battus 2-0 à l'aller. Arsenal a certes réussi à égaliser par Mohamed Elneny (51e) après l'ouverture du score de Neymar (18e), mais dès que les Catalans se sont mis à accélérer, Suarez a surgi pour expédier dans la lucarne un ciseau mémorable (65e) et doucher les derniers espoirs des Londoniens sous la froide pluie du Camp Nou. En fin de match, Lionel Messi a scellé le score d'un joli ballon piqué (88e).