La marche du RCD a été la première à s'ébranler vers 10h30 de la maison de la culture Taos Amrouche en direction de la place Said Mekbel. Elle a mobilisé plusieurs centaines de manifestants, qui ont marché aux cris de «Pouvoir assassin», Assa azekka, tamazight tella tella», «Algérie libre et démocratique» ou encore «Corrigez l'histoire, l'Algérie n'est pas arabe !». Arrivée rond point du 19 mai, la foule a marqué une halte pour observer une minute de silence à la mémoire du couple Laribi, victime de la sauvagerie policière de 2001 en Kabylie, sous les airs d'Aghuru du défunt Matoub Lounes. Puis, direction place Said Mekbel pour une prise de paroles, alors que cet endroit était encore le théâtre du Festival du chant patriotique amazigh, une trouvaille de dernière minute des autorités pour «pervertir» la date du 20 avril. Dans le calme, des dizaines de bambins mobilisés pour l'occasion sous un soleil brûlant ont cédé la place aux responsables du RCD qui ont fustigé, tout à tour, le pouvoir en place. Atmane Mazouz, chargé de communication du RCD, Mouloud Deboub, président du bureau de Béjaia, et des secrétaires nationaux du parti ont chargé le «système», mettant à nu, entre autres, ses «manœuvres pour la récupération du combat amazigh», et le ministre de la Jeunesse et des sports, El Hadi Ould Ali, qualifié par Athmane Mazouz de «renégat», pour ses propos tenus, lundi, à Tizi Ouzou. Forte mobilisation du MAK De son côté, la marche du MAK a mobilisé au moins 2500 manifestants. Elle s'est ébranlée du campus de Targa Ouzemmour pour se diriger vers la place Said Mekbel. Une prise de parole a été animée par plusieurs cadres du Mouvement, lesquels, à tour de rôle, ont chargé le «Pouvoir colonial et arabo-baathiste d'Alger», duquel ils ont appelé à s'émanciper pour «Une Kabylie indépendante, souveraine et laïque». Par ailleurs, plusieurs dizaines d'étudiants agitant des drapeaux berbères ont organisé une marche distincte au niveau de la rue de la liberté. Cette action se veut à la fois une commémoration du printemps berbère et un soutien aux combats des enseignants contractuels. Il convient de noter qu'un hélicoptère survolait la rue de la liberté tout au long de ces actions qui se sont déroulées sans incidents.